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Exposition : Ibn El FaRock donne forme à l’«Informe»

Exposition : Ibn El FaRock donne forme à l’«Informe»

Zouhir Ibn El Farouk joue avec sa caméra, les filtres, les matières, en totale maîtrise de ses intentions.

Par R. K. Houdaïfa

Légende photo : Aura #8, 2020, Epreuve à plat U.V, 50 / 75 cm, Edition 5 + 2 ea

 

Après Bois-Colombes près de Paris, «Informe» fait escale, jusqu’au 02 juillet, à Casablanca, à la galerie Shart. Son sujet nous a paru suffisamment important pour en décortiquer le catalogue et écouter Zouhir afin de mieux comprendre le tournant qu’a pris le statut de la photographie avec ses œuvres.


Si beaucoup ne parlent essentiellement que de «comment faire une image», il s’agit, pour lui, de savoir comment elles ont plutôt été faites. «Au-delà d’un simple enregistrement du réel, mon travail est une réflexion sur la notion du photographique, une exploration de la matérialité et l’immatérialité», nous dit-il.


En entomologiste, photographe expérimental, il pique les données optiques, chimiques et physiques d’une photographie dans des œuvres comme des papillons dans des boîtes. Il donne libre cours à la lumière; qu’elle répond à cet irrépressible besoin de laisser des traces, de faire des signes, d’attes- ter de sa présence en un lieu (sur la pellicule lorsqu’il est question de l’argentique, et sur le capteur quand il s’agit du numérique). Tout cela semble dire : «Hé, regarde-moi, je suis là».


Ce qui est ébauché fait irruption sur le support, dans le secret de l’atelier, sans crier gare. Il le cerne, mais avec un traitement raffiné. Cet accro à la photographie comme «une alcoo-lique à la vodka» s’évertue à nous livrer les secrets de la caméra en ne dérogeant en rien à la poésie graphique, au seuil de l’abstraction, qui fait le charme magnétique des rouges, verts, jaunes et bleus contrastés.

 

La photographie ?! Cette addition-là, il la pratiquait donc comme on boit de petits shots d’eau-de-vie. «Enfant du quartier Bourgogne de Casablanca, je fabriquais à l’aide de boîte d’allumettes une petite loupe et la pellicule 35 mm de film, chinée dans les poubelles du cinéma de quartier et des boîtes lumineuses pour visionner ces bouts de pelli- cules». Prodigieux !

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