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Confidences: «Le groupe Attijariwafa bank entretient une longue relation de mécénat avec les artistes»

Confidences: «Le groupe Attijariwafa bank entretient une longue relation de mécénat avec les artistes»

Edition de catalogues, acquisitions d’œuvres, expositions et sensibilisation des jeunes à l’art…, la responsable du pôle Art & Culture de la Fondation Attijariwafa bank, Ghitha Triki, nous dit tout.

 

Propos recueillis par R. K. Houdaïfa

Finances News Hebdo : Vous soutenez les artistes en achetant leurs œuvres et en les faisant connaître par divers moyens. Qu’est-ce qui sous-tend vos actions ?

Ghitha Triki : C’est un acte citoyen qui procède d’une vision vertueuse reliant l’art au monde économique en vue de produire de la valeur pour la communauté. In fine, il s’agit de démocratiser l’accès à l’art et d’intégrer l’art dans la société. Le groupe Attijariwafa bank entretient une longue relation de mécénat avec les artistes, bâtissant une collection d’art moderne et contemporain depuis les années 1970. De nombreuses expositions et hommages, catalogues et recherches sont initiés au sein de l’espace d’art Actua, de même que ces œuvres sont valorisées à travers des catalogues et des visites commentées, ce qui permet un contact permanent entre le public, l’artiste et l’entreprise.

 

F.N.H. : La notion de mécénat même est brumeuse en raison de la pluralité de réalités qu'elle recouvre. Pourriez-vous nous dire ce qu'on doit entendre strictement par le mot «mécénat» ?

G. T. : La Fondation s’inscrit dans la vision qui est donnée par Farid Britel dans l’introduction de son ouvrage sur le mécénat : «le terme de mécénat recouvre la protection accordée par des bienfaiteurs aux lettres, aux arts et aux sciences, qu’il s’agisse de la protection des œuvres elles-mêmes ou de la protection de leurs auteurs. […] Nous entendons par mécénat toute action réalisée avec un objectif d’intérêt général, dans les domaines culturel, social, humanitaire et de l’environnement, et ne cherchant pas de profit commercial immédiat, le profit en termes d’image et de notoriété étant par contre tout à fait légitime». Partant du constat que le grand public et les jeunes en particulier sont assoiffés d’entreprendre, de débattre et de se cultiver, la Fondation Attijariwafa bank s’est engagée à contribuer à ces attentes à travers un ambitieux programme d’accompagnement qu’elle honore depuis plus de 40 ans. Cela contribue grandement à la notoriété du Groupe et à son leadership d’acteur citoyen.

 

F.N.H. : Vous souvenez- vous en quelle année la fondation s’est mise à constituer sa collection ?

G. T. : La collection Attijariwafa bank a débuté à la fin des années 1970. Une des premières œuvres à avoir intégré la collection est le fameux tableau «Les Alamates» de Jacques Majorelle, œuvre monumentale datée de 1931. Ensuite sont entrées dans la collection de prestigieuses signatures telles que El Glaoui, Melehi, Qotbi, Labied et des artistes marocains et africains de la 2ème et 3ème générations comme Benohoud, Benbouchta, El Alj, Serigne Mbaye Camara, Viyé Diba ou encore Saïdou Dicko.

 

F.N.H. : Quelques œuvres illuminent le siège, tandis que d’autres sont réparties entre les agences qui forment le réseau de l’établissement…

G. T. : Dans le siège et certaines directions régionales, on peut admirer les œuvres, commandes spécifiques à de grands artistes tels que Belkahia, Melehi, Rabi, Gharbaoui, Cherkaoui et Qotbi, et généralement des œuvres de tous les artistes marocains et africains de la 2ème moitié du XXème siècle à nos jours, tels que Chebaa, Hamidi, Bellamine, Bennani, etc. Les agences également ne sont pas en reste; y sont réparties des estampes de ces mêmes artistes, de sorte que l’art soit partout dans la banque.

 

F.N.H. : Vous espérez contribuer à redynamiser l’art marocain. Par quel moyen ?

G. T. : Nous sommes fortement engagés sur l’éducation artistique des jeunes, en tant que vecteur d’épanouissement, avec notre programme «Académie des arts». Le secteur des arts numériques est une filière porteuse que nous sommes en train de prospecter avec l’aide du FIAV (Festival international d’art vidéo de Casablanca), car le contexte favorise amplement la migration digitale des activités artistiques. Il s’agit d’incuber des projets professionnels en soutenant des artistes émergents impliqués dans la création numérique, mais aussi de favoriser la compréhension, l’appropriation et la diffusion de ces nouveaux modes d’expression. Grâce à la réalité virtuelle et augmentée, il sera également possible de découvrir la collection historique du groupe Attijariwafa bank sous forme de «Musée virtuel» accessible à tous, ayant pour cadre l’espace d’art Actua. La Fondation Attijariwafa bank a développé une véritable expertise en matière de conception de projets culturels couvrant l’espace marocain, ou plus largement panafricain. Une expertise qui constitue un des axes de la stratégie RSE du groupe Attijariwafa bank, au service des artistes.

 

F.N.H. : Exhiber toute l’étendue du talent de notre art dans son intégrité (peinture, photographie, architecture, vidéo, design…) certes, mais ce n’est là qu’une facette du grand dessein nourri par la Fondation…

G. T. : La Fondation Attijariwafa bank est engagée dans quatre domaines structurants : Education, Promotion de l’entrepreneuriat, Démocratisation de l’accès à l’art, Soutien à la production intellectuelle et organisation de débats thématiques, dans lesquels elle a développé un savoir-faire reconnu, avec la participation de conseillers bénévoles de la banque, de partenaires de l’écosystème de l’éducation et de l’entrepreneuriat et d’acteurs de premier plan de l’art et de la société civile.

 

F.N.H. : Parlez-nous de l’espace d’art Actua, ouvert en 1996…

G. T. : Depuis son inauguration en juin 1996 avec l’exposition «Correspondances», l’espace d’art Actua est devenu une référence en matière d’offre culturelle, en particulier pour offrir des expériences marquantes de découverte de figures emblématiques de l’art marocain et africain, pour questionner les enjeux du patrimoine, faciliter la visibilité des jeunes talents et promouvoir les arts numériques. Toutes les expositions font l’objet de visites commentées en faveur d’un réseau d’associations et d’établissements scolaires, allant du primaire au supérieur, amenant le nombre de visiteurs annuel jusqu’à 12.000 personnes par an. Plus de 50 expositions, ateliers thématiques et conférences-débats ont été organisés à Actua.

 

F.N.H. : Parlez-nous un peu de «L’Académie des arts» ?

G. T. : «L’Académie des arts» est un programme d’éducation artistique sur 2 ans, initié et produit par la Fondation Attijariwafa bank, en faveur des collégiens et lycéens des établissements scolaires publics de Casablanca, dans le cadre d’un partenariat signé avec l’Académie régionale de l’éducation et de la formation de Casablanca. Encadré par des professionnels de renom, il s’articule autour de 3 disciplines, à savoir l’expression plastique, le multimédia et l’écriture, et s’appuie sur un projet pédagogique pour amener les élèves à réfléchir aux problématiques de leur environnement et de la citoyenneté. Ce programme leur offre également l’occasion de se confronter à la culture à travers des sorties, projections de films et débats, et de découvrir les œuvres de la collection Attijariwafa bank et les expositions temporaires de l’espace d’art Actua. Une exposition est organisée à la fin du cycle. Les élèves reçoivent une attestation de participation lors de la cérémonie organisée autour de cette exposition. L’Académie des arts existe depuis 2009; sa 6ème promotion a été lancée le 30 novembre 2021.

 

F.N.H. : Qu’en est-il des actions culturelles que vous mettez sur orbite ?

G. T. : La prochaine exposition à Actua autour du thème «L’art, source de perpétuelle réinvention» montrera les réalisations de la 5ème promotion de l’Académie des arts. Elle est programmée du 1er au 30 décembre. Elle donnera également le coup d’envoi de la 6ème promotion pour les deux prochaines années qui sera placée sous le thème «Patrimoine, espace, citoyenneté». Ensuite, nous allons lancer le musée virtuel de la collection Attijariwafa bank. Il donnera à voir en réalité virtuelle et augmentée les plus grands chefs-d’œuvre de la collection, avec une guidance et des commentaires.

 

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