Transport touristique: les professionnels appellent au prolongement des mesures d’aide

Transport touristique: les professionnels appellent au prolongement des mesures d’aide

Ils souhaitent le prolongement jusqu’à fin 2021 des mesures d’aides accordées au secteur du transport.

Pour certains opérateurs, le chiffre d’affaires a été divisé par cinq.

 

Par B. Chaou

 

Le secteur du transport poursuit sa route en terrain inconnu. Privé de ses principales sources de revenus issus notamment du secteur du tourisme, il continue d’encaisser de lourdes pertes. Les faillites des entreprises se succèdent, et la plupart des professionnels du transport se retrouvent aujourd’hui en très mauvaise passe.

«Ce secteur est probablement l’un des secteurs les plus touchés par la crise. La baisse drastique des touristes étrangers a eu un effet dévastateur sur l’ensemble des transporteurs touristiques du Royaume», se désole Ismael Belkhayat, fondateur de VotreChauffeur.ma. Le tourisme local n’a pas pu compenser la baisse du nombre de voyageurs étrangers à cause de plusieurs raisons, dont notamment les restrictions de déplacement mises en place par les autorités afin d’endiguer l’épidémie.

Pour Ismael Belkhayat, c’est également lié au fait que «les touristes marocains ont souvent leur propre moyen de transport et n’ont pas besoin de faire appel à un transporteur touristique. Lorsque les touristes marocains font appel à une société de transport touristique, c’est surtout pour se rendre à un aéroport. Or, ils préfèrent utiliser un moyen de transport terrestre plutôt que de prendre l’avion pour se déplacer au Maroc».

Face à cette problématique, plusieurs solutions ont été élaborées dernièrement afin de maintenir les opérateurs du secteur en survie. Rappelons que les deux mesures phares sont les prolongements des aides de 2.000 DH par mois versées par la CNSS aux collaborateurs des transporteurs touristiques, ainsi qu’un moratoire de trois mois supplémentaires sur le paiement des traites et leasings des véhicules des transporteurs. «Ces deux mesures ont excellentes, mais trois mois ne seront pas suffisants», estime Ismael Belkhayat.

Selon lui, «il va falloir les prolonger jusqu’à la fin de l’année 2021 pour éviter la faillite d’un grand nombre d’opérateurs de ce secteur».

 

Et d’ajouter : «Le cas de Votrechauffeur.ma est très parlant. En période de pré-covid, 50% de notre chiffre d’affaires est réalisé avec le site Booking.com. L’activité de Booking a aujourd’hui totalement disparu et la moitié de nos revenus avec elle. Nous sommes passés d’un volume de 100 courses par jour en moyenne à un volume de 2 courses. L’activité avec les entreprises a été réduite de moitié. L’activité des touristes marocains a aussi fortement chuté.Le chiffre d'affaires de vtc.ma a ainsi été divisé par cinq».

Ce secteur reste grandement tributaire d’un retour à la normale du tourisme, avec l’ouverture complète des frontières et la liberté de circulation des citoyens nationaux et internationaux. La réussite de la campagne de vaccination entamée dans plusieurs pays est également cruciale et accélératrice d’un retour aux anciennes habitudes. Mais cela prendra sans aucun doute du temps.

D’ailleurs, pour le management de votrechauffeur.ma, «nous ne reviendrons à une situation du tourisme d’avant-crise qu’à partir du 2ème semestre de l’année 2022». La vague de vaccination créera un effet de rattrapage sur le tourisme de loisirs, alors que le touriste professionnel, quant à lui, mettra beaucoup plus de temps à retrouver les niveaux pré-covid, estime la même source. En effet, le changement des habitudes et le développement des outils de visioconférence et de signature électronique limiteront les voyages professionnels dans un horizon moyen terme.

Les professionnels appellent donc à mettre en place des solutions alternatives et d’urgence afin de permettre au secteur, en pleine agonie, de tenir le coup. «Il faut encourager le tourisme interne et faire profiter les citoyens marocains des services offerts par les transporteurs touristiques. Il faut penser à offrir aux voyageurs marocains des chèques cadeaux leur permettant de profiter des réductions sur leur transport, si toutefois ils choisissent de voyager avec un transporteur touristique. Il faut que les frontières puissent rouvrir afin de permettre aux Marocains de voyager et aux étrangers de revenir au Maroc», conclut Ismael Balkhayat.

 

 

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