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PLF 2022 : une équation et plusieurs inconnues

PLF 2022 : une équation et plusieurs inconnues

245 Mds de dirhams d'investissements, un record absolu. 

Les mécanismes de financement actuels sont suffisants pour boucler le budget. 

 

Par A. Hlimi

 

 

Grand oral réussi pour Nadia Fettah Alaoui devant les parlementaires, puis la presse. La ministre de l'Economie et des Finances a répondu aux questions des journalistes sur le budget en envoyant des signaux de maîtrise des dossiers, notamment sur les financements de l'Etat, de la fiscalité et la réforme des retraites. 

Effort de solidarité

Le projet de Loi de Finances présenté par la ministre montre une envie claire du gouvernement de protéger le tissu productif national avec, par exemple, une réduction du taux marginal de l'IS de 28% à 27% pour le chiffre d’affaires local des sociétés industrielles dont le bénéfice net est inférieur à  100 MDH. Citons également l'exonération de la TVA à l’intérieur et à l’importation des produits et matières entrant dans la fabrication des panneaux photovoltaïques importés par les fabricants de ces panneaux.

Mais les cadeaux s'arrêtent là. Car les entreprises devront mettre la main à la poche pour financer la relance et les dépenses record de 245 Mds de dirhams budgétisés cette année. Citons tout d'abord la suppression de la progressivité des taux de l'IS, qui sera remplacée par un IS proportionnel et qui sera défavorable aux entreprises qui réalisent les résultats les plus élevés. Le PLF propose également une hausse sensible des taux de la contribution sociale de solidarité et une hausse de la TIC sur plusieurs produits. 

Des investissements colossaux

Ce PLF prévoit un chiffre record de 245 Mds de dirhams d’investissements. Nadia Fettah Alaoui précise que ce chiffre englobe à la fois l'effort de financement du budget général et la contribution du Fonds Mohammed VI pour l'investissement, qui devrait s’élever à 45 Mds de dirhams, dont 15 Mds en provenance du budget général et 30 Mds d’investisseurs et partenaires internationaux.

 

«Pas de grand emprunt national en 2021»
Pas d’emprunt national en 2021. L’information a été confirmée par Nadia Fettah Alaoui. La ministre a précisé que la préparation de cet emprunt, cette année, permettra de l’enclencher rapidement en cas de besoin en 2022. Mais, pour le moment, cette opération n’est pas d’actualité. Interrogée sur une sortie du Maroc sur le marché financier international, la ministre a indiqué que la direction du Trésor observera les conditions du marché pour juger du moment opportun pour réaliser une éventuelle opération sur les marchés en devises, comme ce fut le cas en 2020. Cela dit, pour le moment, les mécanismes de financement actuels permettent de couvrir les besoins de l’Etat, a expliqué la ministre. Le projet de Loi de Finances 2022 table sur un taux de croissance de 3,2% et un déficit budgétaire de 5,9% du PIB. Le déficit sera financé à hauteur de 80% sur le plan intérieur et 20% à travers les financements extérieurs, via les financements bilatéraux, multilatéraux ou sur les marchés.

 

Les secteurs prioritaires restent l'éducation et la santé. Le premier verra son enveloppe augmenter de 5 Mds de dirhams pour atteindre 76,6 Mds de dirhams afin de financer la généralisation du préscolaire, la généralisation de la scolarisation des enfants défavorisés et la formation. A ce titre, plus de 18.400 postes seront créés dans le secteur. La réforme de la santé englobe, pour sa part, une meilleure qualité des soins, l’amélioration des ressources et de la gouvernance et la digitalisation des services.

Nadia Fettah a insisté sur la nécessaire transition de politiques sectorielles incohérentes menées ces dernières années vers des politiques encadrées par une vision stratégique et une vue d'ensemble, avec des priorités nationales claires. La ministre a ainsi qualifié ce budget d'«opportunité historique de changement».

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