Le tourisme constitue un levier essentiel de création d’emplois, d’attraction d’investissements et, par conséquent, de génération de devises pour le pays. Afin de développer cette industrie stratégique, plusieurs plans d’action ont été mis en œuvre dans le but d’accroître le nombre d’arrivées, les nuitées et les dépenses moyennes par touriste.

Ces dernières années, la politique adoptée par le gouvernement a consisté à diversifier les marchés émetteurs au-delà du continent européen, en ciblant notamment les pays à fort potentiel de croissance. L’attention se porte ainsi sur les nations disposant d’un poids économique et démographique significatif, telles que la Chine, le Japon, la Russie ou encore les États-Unis.

Concernant ces derniers, l’Office national marocain du tourisme (ONMT), en collaboration avec la Confédération nationale du tourisme (CNT), a récemment organisé un workshop réunissant une centaine d’opérateurs marocains. Objectif : renforcer l’attractivité du Royaume auprès des touristes américains et positionner le Maroc comme une destination de choix sur ce marché prometteur.

Selon Hamid Bentahar, président de la CNT, «nous sommes toujours en discussion avec l’ONMT pour préparer les professionnels marocains à mieux saisir les potentialités que propose le marché américain, qui est en forte croissance. Il s’agit d’offrir des packs conformes aux préférences et aux attentes des touristes américains».

Et d’ajouter que «le marché américain est fort de 340 millions d’habitants, dont la moitié est adepte des voyages. C’est l’équivalent de tous les pays de l’Europe de l’Ouest, et plus précisément les pays émetteurs traditionnels du Maroc, à savoir la France, l’Espagne, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Pour ce genre de touristes, le Royaume offre un dépaysement total, grâce à la diversité géographique de ses paysages et l’héritage ancestral du pays. C’est une destination qui allie culture, nature et expériences authentiques».

Le Maroc doit toutefois relever le défi du transport aérien, compte tenu de l’éloignement géographique des Etats-Unis. Certes, plusieurs liaisons directes existent déjà entre Casablanca et des villes américaines comme Boston, Miami, New York ou Washington, permettant ainsi d’assurer une partie du trafic touristique. Mais ces dessertes restent encore limitées au regard du potentiel de croissance et de la demande latente. Grâce aux efforts de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), la connectivité aérienne entre les deux rives s’est récemment renforcée.

Delta Airlines a ainsi inauguré une ligne directe entre Marrakech et Atlanta, marquant une avancée significative. D’autres compagnies, séduites par le potentiel du marché marocain, envisagent à leur tour d’ouvrir de nouvelles liaisons aériennes directes vers le Royaume.

«Le transport aérien a montré sa pertinence dans l’augmentation du nombre de voyageurs venant de l’Europe. Il est évident qu’il pourra faire de même concernant les Etats-Unis. Mais avec des compagnies low cost desservant ce genre de connexion, le résultat aurait pu être meilleur.

Par ailleurs, pour développer le marché américain, le département de tutelle et l’ONMT devront renforcer leur programme de promotion dans les salons et les différentes expositions. Il faut aussi mettre l’accent sur la communication, notamment au niveau des canaux digitaux et des réseaux sociaux, car les touristes américains sont une population très branchée et parfaitement connectée», souligne Zoubir Bouhoute, expert en tourisme.

Reste à signaler que le Royaume a accueilli, à fin août 2025, 318.000 touristes américains, soit une hausse de 16% par rapport à la même période de l’année dernière. «Cette évolution croissante pourrait se poursuivre car ce marché présente des potentialités de développement très prometteuses et des performances meilleures que les autres marchés émetteurs», conclut Bouhoute.