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Intermédiaires en assurance : la profession doit se réinventer

Intermédiaires en assurance : la profession doit se réinventer

 

Hassan Boubrik, président de l’ACAPS, appelle les intermédiaires en assurance à revoir leur businessmodel face  aux défis et aux fragilités qui les guettent.

 

L’ubérisation touche tous les secteurs. L'assurance ne fait pas exception. La distribution de produits d’assurance par les intermédiaires (agents et courtiers) est par conséquent fortement chamboulée aujourd’hui.

Le régulateur a été on ne peut plus clair, exhortant les intermédiaires à se réinventer face au défi de la digitalisation qui les guette. «Le principal défi pour les courtiers d’assurances aujourd’hui est la digitalisation», déclare Hassan Boubrik, président de l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS), lors de la troisième rencontre annuelle de la Fédération nationale des agents et courtiers d’assurances (FNACAM), tenue récemment. Ces réseaux de distribution risquent de se faire court-circuiter par de nouvelles marques 100% digitales, comme c’est déjà le cas de la librairie avec Amazon, le tourisme avec Airbnb et Booking.com, ou encore le transport avec Uber, explique Boubrik.

Le régulateur a aussi évoqué d’autres fragilités telles que le déséquilibre de la croissance du marché, qui reste portée par la branche Vie. «La croissance de la branche non-Vie ne dépasse pas les 5%, alors que celle réalisée par l’assurance Vie est de 42%, et ce depuis plusieurs années». Il explique aussi que la branche non-Vie est très dépendante de l’assurance auto, laquelle représente 75% des résultats techniques des compagnies d’assurances. Un segment dont la sinistralité n’a fait qu’augmenter ces dernières années.

 

La fraude persiste

Déclaration de faux sinistres, fausses déclarations à la souscription, exagérations… La fraude est une réalité chez les assurances et les intermédiaires.  Ali Benjelloun, Directeur général de la FNACAM, indique que «la fraude est multiforme. Tous les pays, sans exception, sont affectés par cette pratique. C’est l’un des maux du secteur aujourd’hui». «En Espagne, 22% du montant des sinistres automobile seraient d’origine frauduleuse», informe pour sa part Younes Sayeh, expert en assurance automobile. Au Maroc, le taux est de 21%, selon la dernière étude de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR).

L’expert a listé les impacts de ces pratiques sur les intermédiaires : la pression des clients pour collaborer dans la fraude, pression des compagnies d’assurances pour contrôler, retrait éventuel de quelques produits et aggravation du ratio sinistres sur primes. Sayeh explique que la lutte contre ce fléau doit se faire via la data et l’analyse prédictive, donnant l’exemple des pays avancés qui développent des logiciels spécialisés en ce sens. Rappelons que la FMSAR veut mettre en place un extranet pour la lutte contre la fraude à l’assurance automobile. Le lancement prévisionnel de cette plateforme devrait intervenir lors du semestre courant. ■

 

Y.S

 

 

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