◆ Les progrès technologiques ont eu un impact considérable sur diverses industries, et leurs effets ne sont pas moins évidents dans le secteur de l'éducation.
Par K. A
Aujourd'hui , l'apprentissage en ligne s'est étendu au-delà du cadre traditionnel des salles de classe. Pas seulement à cause de la propagation de la pandémie du coronavirus, puisque cette tendance a été déjà observée même avant la crise sanitaire. Avec plus de 1,2 milliard d'enfants dans 186 pays touchés par la fermeture des écoles, les espaces LMS (Learning Management System ou système de gestion de l'apprentissage) ont connu une croissance sans précédent et devraient continuer à évoluer dans les années à venir.
Selon Global Market Insight, les investissements mondiaux dans les technologies de l’éducation ont atteint 18,66 milliards de dollars en 2019. De plus, le marché mondial du e-learning devrait dépasser 375 milliards de dollars d'ici 2026, estime la même source. Cependant, si des pays ont pu réaliser des efforts considérables en la matière, force est de constater que d’énormes défis subsistent pour d’autres. Si 95% des élèves en Suisse, en Norvège et en Autriche ont un ordinateur à utiliser pour leurs travaux scolaires, seuls 34% en Indonésie en ont, selon les données de l'OCDE.
Il faut dire que l'infrastructure numérique n'est pas aussi avancée partout qu'en Europe. Les estimations mondiales suggèrent que 826 millions d'étudiants n'ont pas accès à un ordinateur dans leur ménage, 706 millions n'ont pas accès à Internet, tandis que 56 millions de plus n'ont pas accès au réseau mobile 3G ou 4G, indique l’organisation. En Afrique, l’Union internationale des télécommunications (UIT) considère que 82,2% des ménages n'ont pas accès à Internet chez eux.
De plus, les urgences sanitaires antérieures, plus récemment l'épidémie d'Ebola, ont montré que l'impact sur l'éducation est probablement le plus dévastateur dans les pays où les résultats d'apprentissage sont déjà faibles et les taux d'abandon élevés. Force est de constater que le passage imprévu et rapide à l'apprentissage en ligne, sans formation ni bande passante insuffisante et avec peu de préparation, se traduira par une expérience utilisateur médiocre, qui n'est pas propice à une croissance soutenue.
Autrement, un nouveau modèle d'éducation hybride émergera, avec des avantages significatifs. Une discipline naissante au Maroc Au Maroc, l’enseignement connaît aujourd’hui une transformation marquante due à la crise sanitaire, de sorte que le e-learning devient un élément dans le processus d’apprentissage des universités et des centres de formation professionnelle. En effet, depuis le début de l'opération d'enseignement à distance dans le Royaume, 3.000 ressources numérisées ont été produites, et le nombre d'utilisateurs de la plateforme «TelmideTICE» s'est chiffré à 600.000 utilisateurs par jour.
Et comme la responsivité (grandeur physique mesurant le gain entrée/sortie d’un système de détection) est de mise, le ministère de l’Education nationale a annoncé le lancement de l’application mobile pour l’enseignement à distance «TelmidTICE». Les universités marocaines s’inscrivent également dans le même sillage, des expériences pilotes en e-learning ayant été entamées suivant des approches d’intégration à plusieurs niveaux, basées aussi bien sur des méthodologies hybrides que des espaces virtuels ouverts.
Au-delà de la menace, la pandémie du coronavirus est aussi une opportunité pour l'éducation de devenir plus accessible, d'apporter plus de flexibilité, voire d'innover.