Lors de la 8ème réunion du Comité de veille économique (CVE), la CGEM par le biais de Chakib Alj et Mehdi Tazi, respectivement président et vice-président général du patronat marocain, a enfin levé le voile sur les détails de sa proposition du Plan de relance de l'économie nationale.
«Ce Plan de relancequi se veut intégré, massif, cohérent et équilibré entre l'État, le secteur privé et le citoyen, est l'aboutissement d'un chantier de concertation lancé par la CGEM à la mi-avril dernier auprès del'ensemble de sa gouvernance, membres du bureau, fédérations, CGEM régions, groupe parlementaire et commissions», lit-on dans le communiqué de l’entité qui fédère les entreprises du Maroc.
Concrètement, le Plan proposé s’articule autour de 25 plans de relance sectoriels et 508 propositions de mesures émanant des Fédérations professionnelles.
Autres précisions importantes : le Plan qui comporte 7 mesures-phares,est composé de 3 principaux axes en l’occurrence la sauvegarde de l'offre et de sortie saine de la crise, la stimulation de la demande par un rôle plus interventionniste de l'État et enfin la mise en place de mécanismes transverses pour l'accélération de la transformation de l'économie nationale. «En vue de produire un choc de l'offre, de réduire les pertes accumulées pendant la période de l'état d'urgence et de soutenir les charges fixes des entreprises impactées par la baisse de la demande, la CGEM appelle à la mise en place de mesures de contingence transverses», fait savoir le patronat.
11 mesures de contingence transverses
Les propositions transversales de contingence et de relance concernent la gestion de la masse salariale,les taxes locales et sectorielles et les dettes long terme conditionnées. A cela s’ajoutent la reconstitution des fonds propres et la sauvegarde de l’offre, la préférence nationale «Made in Morocco» et le maintien et la priorisation des investissements et des achats publics. La formalisation de l’économie, la prime à l’emploi des jeunes, la simplification des relations avec l’Etat, la reconversion et la gestion de la faillite et le mobile money ont également été érigés en priorité par le patronat. A titre illustratif, pour la gestion de la masse salariale, les propositions vont dans le sens du prolongement du dispositif de chômage partiel à fin décembre, la prise en charge partielle et conditionnée de l’État et l’exonération /ou report des charges sociales et fiscales et l’extension de l’indemnité Covid-19 à d’autres secteurs et types d’entreprises. Concernant par exemple les dettes long terme conditionnées, la CGEM a retenu l’option de la mise en place d’un mécanisme de financement long terme garanti à taux bonifié et conditionné à l’emploi et l’assouplissement, la simplification et la généralisation des mécanismes de garantie actuels.Concrètement, il s’agit des prêts long terme de 7 ansautomatiques en pourcentage de chiffre d’affaires selon les secteurs, garantis à 80-90%, à taux subventionné, avec un délai de grâce de 12 à 18 mois à destination des entreprises solvables avant la crise. La recommandation de la CGEM en la matière contient également le maintien des lignes de crédit pré-négociés et le conditionnement à des engagements citoyens (maintien de l’emploi).S’agissant de la reconstitution des fonds propres et la sauvegarde de l’offre, le patronat a proposé la mise sur pied d’un fonds ou banque d’investissement pour l’accompagnement des grandes entreprises, assortie d’une garantie de 50 Mds de DH.