Répondre à des impératifs de rentabilité, tout en assurance la mission de service public inscrite dans l'ADN de ses actionnaires, c'est le dilemme de Al Akhdar Bank qui en fait un cas singulier sur le marché.
Cette banque participative, née du partenariat stratégique entre le Groupe Crédit Agricole du Maroc, qui détient 51% du capital, et de la Société islamique pour le développement du secteur privé ICD, qui en détient le reste, devrait démarrer en novembre prochain.
Initialement dotée d’un capital de 200 millions de DH sur les 400 millions de DH autorisés, la banque a décidé de porter ledit capital à 300 millions de DH lors du dernier Conseil d’administration. «Il pourrait être rehaussé à 400 millions de DH, en fonction de l’activité et des besoins», a déclaré Fouad Harraze, Directeur général de Al Akhdar Bank. Une dotation conséquente pour des besoins appelés à se développer.
Concernant le réseau, Al Akhdar Bank démarrera son activité avec 4 agences à Casablanca, Rabat, Berkane et Benslimane. Le réseau devrait passer à 8 agences en décembre 2017, et 21 agences à fin 2018. A l’horizon 2021, il devrait compter 40 points de vente. «Nous respectons la parité entre les grandes villes et celles plus petites», dans le respect de l'identité de nos actionnaires, a déclaré Harraze.
Al Akhdar Bank devrait rester fidèle au positionnement du CAM en termes d'offres. Il s'agira, en plus des activités classiques de banque universelle ouverte à tous (particuliers, entreprises professionnels...), d'offrir aux agriculteurs des réponses adaptées à leur besoins. La banque compte s'appuyer également sur le e-banking avec les particuliers, profitant de l'expérience du CAM sur ce canal.
Al Akhdar Bank démarrera avec les produits de la banque au quotidien (ouver- ture de comptes, etc.) et la Mourabaha immobilière, en attendant, comme les autres banques participatives, l'homologation d'autres produits.
Concernant la cible des agriculteurs, la banque souhaite développer une offre spécifique de financement, se basant sur des instruments participatifs validés par le Conseil supérieur des Ouléma. Elle cherchera également à séduire le secteur de l'agroindustrie, selon Harraze. ■
Un partenaire expérimenté
Al Akhdar Bank avait reçu le 2 janvier 2017 l’agrément de Bank Al-Maghrib pour exercer son activité. Pour cette banque, le CAM s'est approché de ICD, filiale de la Banque islamique de développement (BID) qui œuvre pour promouvoir le secteur privé en offrant des «capacités de financement» aux 49 membres de l'institution. Le groupe ICD, selon Mohamed Masmoudi, directeur de l'Investissement direct, «apportera à Al Akhdar Bank toute l'expérience accumulée dans le lancement des banques islamiques dans différentes régions du monde». Un partenaire financier pour qui ce placement au Maroc ne sera ni le premier, ni le dernier des investissements.
A.H