Les candidats à la présidence, Kamala Harris et Donald Trump, offrent des visions radicalement différentes pour le futur des États-Unis. De l’économie et des droits reproductifs à la politique étrangère et aux enjeux climatiques, leurs propositions dessinent deux trajectoires distinctes pour le pays.

Économie : croissance inclusive ou protectionnisme

Kamala Harris veut construire une "économie d’opportunité" axée sur la classe moyenne. Ses propositions incluent des mesures pour lutter contre la hausse des prix, promouvoir l'accès au logement pour les primo-accédants, élargir les crédits d'impôt pour les parents, et renforcer Medicare pour couvrir les soins à domicile pour les personnes âgées. Elle prône également une augmentation de la fiscalité des grandes entreprises tout en offrant des allégements fiscaux aux petites entreprises et aux familles à revenu moyen ou faible.

Donald Trump, en revanche, mise sur une approche plus protectionniste, avec un accent particulier sur l'expansion du forage pétrolier et la réduction de la réglementation pour faire baisser les coûts énergétiques. Il promet de prolonger les baisses d'impôts de 2017 et propose une nouvelle réduction du taux d'imposition des sociétés pour encourager la production nationale. Cependant, son engagement à imposer des droits de douane élevés sur les importations soulève des inquiétudes parmi les économistes, qui préviennent que cela pourrait augmenter les prix à la consommation.

Droits reproductifs : protection ou restriction

Kamala Harris continue de défendre vigoureusement les droits reproductifs, promettant de restaurer les protections de Roe v. Wade par une législation fédérale. Elle soutient également un accès élargi à la contraception et aux traitements de fertilité, y compris la FIV (fécondation in vitro).

Donald Trump a adopté une position ambivalente sur l'avortement, soutenant que la question devrait être laissée aux États. Bien qu'il ait nommé des juges à la Cour suprême qui ont contribué à renverser Roe v. Wade, il a récemment déclaré qu'il ne signerait pas de loi fédérale interdisant l'avortement.

Démocratie et gouvernance : réformes ou radicalisme

Kamala Harris met en garde contre une érosion des normes démocratiques sous une présidence Trump. Elle plaide pour des réformes, y compris l'élimination de l'obstruction parlementaire pour faciliter l'adoption de législations clés, notamment en matière de droits reproductifs et de protection électorale.

Donald Trump, quant à lui, continue de contester les résultats de l'élection de 2020 et a émis des menaces à l'encontre de ses opposants politiques. Sa promesse de pardonner les personnes condamnées pour leur rôle dans l’attaque du Capitole le 6 janvier a suscité des critiques sur son engagement envers les principes démocratiques.

Sécurité des frontières et immigration : réformes ou durcissement

Kamala Harris soutient une réforme globale de l'immigration, proposant des voies d'accès à la citoyenneté pour les immigrants sans papiers et des mesures strictes contre les passeurs. Elle insiste sur la nécessité de traiter les causes profondes de la migration dans les pays d'origine.

Donald Trump met l’accent sur des mesures de répression, promettant la plus grande opération de déportation de l’histoire des États-Unis et la fin de l’accès à la citoyenneté par droit du sol pour les enfants de migrants sans papiers.

Politique étrangère : engagement ou isolationnisme

Kamala Harris soutient un engagement soutenu des États-Unis dans les alliances internationales, notamment l'OTAN, et maintient une position ferme contre l'agression russe en Ukraine.

Donald Trump, fidèle à ses tendances isolationnistes, critique les alliances internationales et promet de réévaluer le soutien américain à l'Ukraine, tout en exprimant son admiration pour des leaders comme Vladimir Poutine.

 Climat : action ambitieuse ou retour en arrière

Kamala Harris a joué un rôle déterminant dans l'adoption de l'Inflation Reduction Act, qui investit massivement dans les énergies renouvelables et vise à réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030. Bien qu'elle ait assoupli sa position sur l'interdiction de la fracturation hydraulique, elle reste engagée dans la promotion des véhicules électriques et des énergies propres.

Donald Trump, en revanche, minimise l'importance de la crise climatique et promet de revenir sur les réglementations environnementales tout en poursuivant l'expansion du forage pétrolier et gazier.

Armes à feu : régulation vs défense des droits

Kamala Harris plaide pour un renforcement des contrôles sur les armes à feu, bien que ces mesures nécessitent l’approbation du Congrès. Trump se présente comme un défenseur inébranlable du deuxième amendement, courtisant le soutien de la National Rifle Association.

Cannabis : décriminalisation vs pragmatisme

Harris souhaite la dépénalisation du cannabis pour usage récréatif, pointant les disparités raciales dans les arrestations. Trump, plus modéré, soutient la fin des "arrestations inutiles" pour de petites quantités de cannabis.