Maroc – Espagne : Le bal des colombes

Maroc – Espagne : Le bal des colombes

«Une amitié qui ne peut pas résister aux actes condamnables de l'ami n'est pas une amitié», dixit Emile Alain, philosophe. Après la période de brouille diplomatique entre Rabat et Madrid suite aux errances de l’Espagne sur le dossier du Sahara marocain, tout est rentré dans l’ordre. Et pour de bon cette fois-ci. L’amitié entre le Maroc et l’Espagne a ainsi résisté à l’usure du temps, aux incompréhensions et aux manigances ourdies par tous ces aigris pour semer la discorde entre les deux pays. 

Aujourd’hui en tout cas, il y a une réelle volonté commune des deux parties d’inscrire le partenariat bilatéral dans une nouvelle dynamique qui a pour socle la transparence, l’esprit de confiance, le respect mutuel et un engagement solennel à en faire des relations d’excellence, dénuées de frottements. Et ce n’est pas qu’une déclaration d’intention. 
Preuve en est la tenue, à Rabat, de la réunion de haut niveau Maroc-Espagne les 1er et 2 février, qui consacre le partenariat stratégique dans lequel les deux pays se sont engagés suite à la visite effectuée, en avril dernier dans le Royaume, par le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, à l’invitation du Roi Mohammed VI.

C’est la réunion de haut niveau «qui a eu le plus de résultats concrets» dans l’histoire des deux pays, avec un nombre record d’ «une vingtaine d'accords», confirme le ministre espagnol des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, José Manuel Albares.

En effet, pour cette rencontre qui fait suite à celle tenue en 2015, Sanchez n’est pas venu à Rabat l’escarcelle vide. Il était accompagné d’une importante délégation composée de plus d’une dizaine de ministres et de plusieurs hommes d’affaires. 
On a beaucoup parlé business. On a aussi parlé politique.  

Atomes crochus

Le partenariat économique entre le Maroc et l’Espagne est dans une très bonne dynamique. «Les deux parties notent avec appréciation l’évolution remarquable du partenariat économique entre le Maroc et l’Espagne, qui a insufflé une nouvelle dynamique aux échanges commerciaux, favorisés par la proximité géographique et s’inscrivant dans la reconfiguration du contexte géopolitique mondial. Ils ont également exprimé leur volonté de les approfondir en visant une intégration plus grande et mutuellement bénéfique des chaînes de valeur, ce qui stimulera le développement économique et le bien-être des citoyens», souligne-t-on, à juste titre, dans la Déclaration conjointe qui a sanctionné la fin de cette réunion de haut niveau.

D’ailleurs, l’Espagne continue d’être le principal partenaire commercial du Maroc et ce, depuis 2012. Le Maroc est aussi le 3ème partenaire de l’Espagne hors UE. Les exportations espagnoles vers le Maroc ont dépassé la barre des 10 milliards d'euros et le volume global du commerce bilatéral a atteint 20 milliards d'euros. «Un fait inédit dans les relations économiques entre les deux pays», se félicite Albares.


Cette coopération économique devrait s’intensifier, puisque «les deux pays s’engagent à la promotion des échanges commerciaux et des investissements, pour la mise en œuvre de projets de développement communs dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant, profitant de la nouvelle Charte de l’investissement que le Maroc vient de promulguer, adaptée aux transformations institutionnelles, économiques, sociales et politiques, et visant à faire du Royaume une destination internationale des investissements, en offrant de réelles opportunités dans des secteurs stratégiques». Dans ce sens, pour stimuler le commerce et les investissements bilatéraux, il a été convenu de parapher le Protocole financier existant en doublant les ressources disponibles pour atteindre un total de 800 millions d'euros. «Les instruments financiers remboursables et non remboursables seront utilisés pour soutenir des projets d'intérêt prioritaire à développer par le gouvernement du Maroc, notamment dans les domaines des infrastructures, des énergies renouvelables, de l'eau et de l'assainissement, des équipements d'éducation et de santé et des secteurs productifs», indique par ailleurs la Déclaration conjointe. 

Sur le plan politique aussi, les deux pays sont sur la même  longueur d’onde, l’Espagne ayant réitéré sa position exprimée dans la Déclaration conjointe adoptée le 7 avril 2022, lors de la rencontre entre le Roi Mohammed VI et le président Pedro Sanchez. Ainsi, l’Espagne «reconnaît l’importance de la question du Sahara pour le Maroc ainsi que les efforts sérieux et crédibles du Maroc dans le cadre des Nations unies pour trouver une solution mutuellement acceptable», et «considère l’initiative marocaine d’autonomie, présentée en 2007, comme la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend».
Bref, entre le Maroc et l’Espagne, c’est le bal des colombes. Tout roule et ça roucoule. Et ce partenariat d’excellence et multidimensionnel, qui touche, outre les domaines politique et économique, la dimension culturelle, la lutte contre le terrorisme ou encore la lutte contre la migration irrégulière, est visiblement appelé à se consolider. C’est l’expression d’une volonté commune et sincère. 

F. Ouriaghli

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