Le registre social unifié (RSU), doit-on encore y croire ? Ce qui semblait être une priorité dans le cadre de la réforme du système de compensation, n’occupe franchement plus les débats.
Le RSU est pourtant la clé de la réforme tant attendue, depuis que le gouvernement a décidé de mettre fin aux subventions sur le gaz butane, le sucre et la farine. L’objectif étant d’instaurer un système d’aides directes afin que les subventions bénéficient à ceux qui en ont droit, à savoir les populations les plus démunies.
Le RSU devrait donc permettre de coordonner et de restructurer l’ensemble des aides sociales pour un meilleur ciblage des bénéficiaires. Initialement, il devait être lancé fin 2019.
Mais à l’heure actuelle, avancer un calendrier exact serait purement hasardeux. D’autant que si l’on se fie aux propos du ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Noureddine Boutayeb, le RSU restera encore pour longtemps au stade de projet.
Car, lundi, devant les parlementaires, il s’est montré plutôt pessimiste, égrenant les chantiers qu’il faudra d’abord boucler avant sa mise en place éventuelle.
Premier chantier : l’aspect juridique relatif au projet de loi sur le dispositif de ciblage des bénéficiaires des programmes d’appui social et portant création de l’Agence nationale des registres. Second chantier : la formule de ciblage qui a connu la réalisation de diverses recherches et études ayant permis de mettre en place les variables de classification.
Et à côté de ces deux chantiers, il y a ceux relatifs, entre autres, à la mise en conformité des procédures de ciblage ainsi que le système d’information.
A l’image de la réforme du système de retraite, celle du système de compensation est un dossier sensible. Le gouvernement y va donc molo-molo, compte tenu notamment de ses enjeux socioéconomiques trop importants. Il est ainsi assez probable que cette réforme n’ait lieu qu’après 2021, soit après les législatives. Car pas question de prendre le risque d’être impopulaire alors que pointent des élections cruciales.
Sauf que cette arithmétique politicienne a un coût : le gaz butane, le sucre et la farine mobilisent une dotation globale de 13,6 Mds de DH au titre de la Loi de Finances 2020. ◆