La décence. La retenue. La compassion. C’est juste ce qu’il faut quand un pays est frappé par une tragédie. Le Maroc (comme beaucoup d’autres pays d’ailleurs) a toujours été aux côtés de la France lors des multiples épreuves traversées par ce pays, dont notamment les terribles attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts et 350 blessés. Sans triomphalisme, le Royaume a aidé ce pays encore sous le choc et meurtri à traquer les auteurs de ces actes terroristes ignobles.
A l’époque, la presse française a été dithyrambique à l’égard des services de renseignement marocains, qui ont permis la localisation et la neutralisation d’Abdelhamid Abaaoud, organisateur présumé des attentats de Paris, et de deux autres de ses complices. Les médias marocains s’étaient-ils permis d’insinuer, dans ces moments tragiques où plusieurs familles étaient endeuillées, que les services de renseignement français ont failli ? Non, évidemment. Ils ont au contraire vivement condamné ces actes sanguinaires et ont pleinement compati avec le peuple français.
Aujourd’hui, alors que le Maroc compte et pleure ses morts, certains médias français, dans le traitement et l’analyse de la situation dramatique que traverse le Royaume, sont dans une posture insidieuse, enveloppée dans une empathie de façade. Certains, qui se cachent sous le manteau de la «liberté d’expression», ont choisi une caricature indécente pour dépeindre le séisme qui a frappé le Royaume. Un cynisme inouï et incompréhensible, dans l’irrespect total des morts et des rescapés.
D’autres ont monté en épingle une fausse polémique autour de l’aide internationale, diffusant honteusement, petit à petit, auprès de l’opinion publique, l’idée que le Maroc ne veut pas d’assistance. De quoi nourrir la colère des sinistrés, dont certains, situés dans des zones particulièrement difficiles d’accès, attendaient encore de l’aide. La «polémique» était telle que le président français Emmanuel Macron a dû faire, mardi, une sortie (maladroite) sur X pour calmer le jeu. Plus de 60 pays ont proposé leur assistance au Maroc. Au moment où nous écrivions ces lignes, seuls quelques-uns étaient autorisés à opérer sur le territoire national (Espagne, Emirats Arabes Unis, Royaume-Uni, Qatar).
Mais, comme le confirme l’Intérieur, à mesure que les opérations de secours progressent, que l'évaluation des besoins évolue, le Maroc pourrait recourir à d'autres offres de soutien de la part d'autres pays amis, en fonction des besoins spécifiques de chaque étape. Alors, pourquoi seuls les Français râlent-ils ? Sont-ils plus importants que les autres ? Se sentent-ils blessés parce qu’ils ne font pas partie des premiers appelés ? Nous les rassurons : dans cette période difficile, le Maroc a d’autres priorités que de gérer les humeurs des uns et les égos mal placés des autres. Le chien aboie, la caravane passe.
Par F.Z Ouriaghli