Pouvoir d’achat: PREMIER TEST MAJEUR POUR AKHANNOUCH

Pouvoir d’achat: PREMIER TEST MAJEUR POUR AKHANNOUCH

 

La préservation du pouvoir d’achat des citoyens est au centre des préoccupations du gouvernement : tous les gouvernements qui se sont succédé au Maroc ont fait cette assertion. Au point que l’on doute réellement de la sincérité de ces propos, qui semblent faire plutôt office de calmant social qu’autre chose.

Le gouvernement Akhannouch n’a pas dérogé à la règle. Et la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, l’a confirmé en déclarant, devant les parlementaires, que «le gouvernement a placé les secteurs sociaux et la préservation du pouvoir d'achat des citoyens à la tête de ses orientations pour ce Projet de Loi de Finances 2022».

Il est vrai que, sur le plan social, le gouvernement a fait beaucoup de promesses. Il est vrai que le gouvernement a mobilisé environ 8 milliards de dirhams dédiés essentiellement au règlement des arriérés relatifs à la promotion des fonctionnaires pour les années 2020 et 2021. Il est vrai que le gouvernement a décidé de suspendre les droits de douane appliqués à l'importation du blé et de prévoir une indemnité supplémentaire pour les importateurs en vue de préserver les prix de l'ensemble des dérivés du blé sur le plan national.

Il est vrai, également, que pour garantir la stabilité des produits subventionnés (farine, sucre et gaz butane), le budget de la Caisse de compensation a été porté à 16 Mds de DH, en hausse de 28%... Mais malgré les assurances données par Fettah Alaoui de «lutter contre toute marge injustifiable sur les prix et la mise en place des mesures nécessaires pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens», le ressenti des citoyens est tout autre. Ils ont l’amère impression qu’on leur fait les poches quand ils font leurs courses.

Quand ils s’arrêtent à la station-service pour faire le plein. Et c’est une tendance mondiale. Oui, les prix sont sur un trend haussier progressif depuis avril dernier à cause de la reprise économique post-crise, qui a créé des distorsions entre l’offre et la demande, et de l’augmentation des prix des produits énergétiques. Outre la hausse des prix des carburants, avec un baril de pétrole autour de 80 dollars, l’Indice FAO des prix des produits alimentaires et l’indice des prix mondiaux des intrants ont enregistré, entre janvier et août 2021, des hausses respectives de 34 et 25% par rapport à la même période en 2020.

Cette situation n’est pas tenable à long terme. D’autant que plusieurs opérateurs marocains, surtout ceux de l’industrie agroalimentaire, s’abstiennent pour l’instant de répercuter l’intégralité des coûts de production sur les prix de vente. Mais ça viendra forcément. Avec comme conséquence une grogne sociale sous-tendue aussi par les prix à la pompe. Le pouvoir d’achat risque donc d’être le premier véritable test majeur pour ce nouveau gouvernement.

 

 

Par Fatima Zahra Ouriaghli, Directeur de Publication

 

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