Par Fatima Ouriaghli, directrice des publications
La crise sanitaire liée à la covid-19 a profondément changé le regard que nous avions sur le monde. Elle a bouleversé les convictions, les dogmes et surtout mis les gouvernants dans le doute.
Et si, dans leur manière de gouverner, dans leur vision de la chose économique, dans les principes économiques qu’ils défendaient bec et ongles…, ils avaient tout simplement fait fausse route. Oui, la crise a ébranlé moult certitudes.
Protéger son économie n’est plus synonyme de repli sur soi et de refus d’ouverture.
Le nationalisme ne semble plus être de ce terme tant décrié il y a quelques mois, et qui a valu au président américain Donald Trump des diatribes sévères de la part de la communauté internationale. La préférence nationale n’est plus ce concept brandi par certains opérateurs en mal d’inspiration et de compétitivité, mis à mal par la concurrence induite par la mondialisation.
Non, tout cela participe désormais… du patriotisme économique. En trois mois, le coronavirus a ostensiblement modifié la vision que nous avions des règles quasi établies qui régentaient le fonctionnement de l’économie mondiale. On revient donc à des fondamentaux basiques, pour ne pas dire banals : défendre en priorité les intérêts de son pays.
C’est désormais devenu, partout, la nouvelle doctrine en vogue qui détricote, méticuleusement, quasiment tous ces préceptes sur lesquels se fondaient les rapports économiques entre nations.
Dès lors, le «Morocco first», qui pouvait être perçu comme une incongruité dans le monde d’avant, pourrait être érigé en principe de base dans le Maroc de demain. Pratiquement tous les observateurs s’accordent à e dire.
Il ne s’agira pas pour autant d’en faire une simple clause de style, mais de le traduire en actes concrets, au bénéfice de la collectivité.
Car c’est ce patriotisme économique et cette solidarité sociale mise en branle durant cette période de crise qui façonneront ce Maroc auquel nous aspirons. Un Maroc plus résilient face aux crises. Un Maroc plus compétitif. Un Maroc moins dépendant de l’extérieur. Un Maroc émergent.