Par David William, directeur des rédactions
Le Maroc est en très mauvaise posture. Pour deux raisons. La première a trait à la situation épidémiologique qui sévit dans le Royaume : la Covid-19 circule activement. Les contaminations journalières ne se comptent plus en dizaines, mais en centaines, avec une moyenne de plus d’un millier de cas ces dernières semaines. Les morts s’accumulent, endeuillant des centaines de familles et les plongeant dans un profond désarroi.
La seconde raison concerne la situation économique. A ce niveau, c’est le désenchantement total. Tous ceux qui avaient misé sur une possible reprise de l’activité économique à la fin du confinement ont vite déchanté. En réalité, il ne se passe rien. L’économie est moribonde.
Les opérateurs économiques sont passablement dépités, malgré toutes les mesures de soutien déployées par le gouvernement. Sauf que la relance attendue dépendra davantage de la situation sanitaire du pays que des dispositions prises pour insuffler une dynamique à l’économie.
Car tant que la Covid-19 circulera aussi activement dans le Royaume, la machine économique roulera à bas régime, sur fond de confinements localisés ou encore de fermetures d’unités de production. Conséquences : plusieurs secteurs de l’économie sont actuellement fortement sinistrés.
Le tourisme, par exemple, affiche des pertes de recettes chiffrées à 11 Mds de DH au premier semestre, selon la Direction des études et des prévisions financières. Et l’impact estimé de la crise pour toute l’année 2020 serait une baisse de 69% pour les arrivées touristiques, de 60% pour les recettes en devises et environ 50% de perte d’emplois.
C’est dire que le monde des affaires est donc aujourd’hui sclérosé par l’incertitude et le manque de visibilité, évolue dans une sorte de muselière économique et est pris en otage par un coronavirus qui annihile toute velléité d’investir, d’entreprendre, de se projeter dans l’avenir. Tout comme le scalpel du chirurgien, l’entrepreneur ne saurait, dans la conduite de ses affaires, s’accommoder de l’incertitude.
Or, malheureusement, avec ce virus imprévisible, dont jusqu’à présent on ne connaît pratiquement rien, ce climat d’incertitude perdurera encore et encore !