Après la normalisation de leurs relations, le Maroc et Israël en sont aujourd’hui à faire du business. Depuis plusieurs mois, les deux pays œuvrent en effet intensément pour réduire la distance économique qui les sépare, en multipliant les accords de coopération. Et cela touche pratiquement tous les domaines : le transport aérien, l’innovation et le développement des ressources en eau, les finances, l’investissement…
C’est suivant cette logique de renforcement du partenariat bilatéral que deux accords ont été signés tout récemment. Royal Air Maroc a ainsi signé un protocole de coopération avec la compagnie israélienne El Al, tandis que le Groupe OCP et Israel Chemicals (ICL Group) ont procédé à la signature d'un protocole d'accord pour la promotion de la recherche appliquée et l’excellence académique. Et ce, à travers le financement de programmes axés autour de la durabilité, menés conjointement par l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) et l'Université Ben-Gourion du Néguev (BGU), et destinés aux étudiants, au corps professoral et aux collaborateurs des deux universités respectives.
La dynamique constatée aujourd’hui devrait se poursuivre, surtout que, ici comme là-bas, les communautés d’affaires se sont résolument engagées à développer des synergies et à promouvoir les relations économiques et commerciales entre les deux pays, dans le cadre d’une démarche win-win.
Au-delà de cette lecture économique, cette nouvelle page qui s’écrit dans les relations entre le Maroc et Israël revêt évidemment, et surtout, une coloration politique très prononcée. Car, comme cela a été rappelé lorsque le Souverain a reçu, en décembre 2020, une délégation américano-israélienne de haut niveau, «la proclamation présidentielle (ndlr, de l’ex-président Donald Trump) reconnaissant la marocanité du Sahara, ainsi que les mesures annoncées pour la reprise des mécanismes de coopération avec Israël, constituent des développements majeurs pour le renforcement de la paix et de la stabilité régionale».
Mais il faut avoir une certaine clarté d’esprit et un peu d’intelligence politique pour comprendre cette assertion. Ce dont est dépourvu, visiblement, le pouvoir en place chez nos voisins d’à côté. Il est devenu irascible, imprévisible, menaçant, mais surtout parano, au point qu’il désigne le Maroc coupable de tout ce qui se passe de travers dans ce pays. Même quand la pelouse d’un stade fout le camp, c’est à cause du Maroc. Si le ridicule tuait !
Certes, les caciques du pouvoir algérien (parce que c’est d’eux dont on parle) ont toujours nourri et cultivé une haine incommensurable envers le Royaume, mais convenons que ce ressentiment s’est exacerbé depuis que le Maroc et Israël ont normalisé leurs relations. En bonne intelligence. Cette intelligence qui manque tant au pouvoir algérien !
Point étonnant, alors, qu’il ne puisse faire rentrer ses crocs pour se projeter dans une relation apaisée avec le Maroc, en bons voisins. Pour l’intérêt des deux peuples. Pour assurer la stabilité politique de la région.
F. Ouraghli