On croyait qu’avec la «fin» de la pandémie, la situation allait être moins morose. Que nenni ! Il y a toujours une forme de malaise qui plombe l’atmosphère depuis quelques mois.
Ce ressentiment tiendrait à plusieurs facteurs, dont le premier a trait à la hausse constante des prix des produits alimentaires et énergétiques entamée depuis l’année dernière et inhérente à la reprise économique post-Covid-19.
S’en est mêlé un déficit pluviométrique sévère en janvier et février, qui a plombé le moral des agriculteurs et, surtout, compromis la campagne agricole, et donc la croissance. Pour ce second trimestre, le haut-commissariat au Plan table sur un taux de croissance de 1,8% au lieu de 15,2% au même trimestre de 2021. Et au terme de l’exercice 2022, le Maroc devrait flirter avec la récession, la croissance économique devant s’établir à 0,7%, selon Bank Al-Maghrib. A cette situation, est venue se greffer la guerre en Ukraine qui a accentué la flambée des prix, avec une inflation qui devrait s’établir à 4,7% à la fin de cette année. Tout cela attise les tensions sociales.
Comme calmant, le gouvernement sort son chéquier pour pacifier les intelligences rebelles. Les transporteurs routiers ont ainsi eu droit à une aide financière pour atténuer l’impact de la hausse des prix du carburant. Mais puisque cette hausse a des conséquences sur tous les secteurs d’activité, il fallait logiquement s’attendre à ce que d’autres professions… tendent aussi la main. C’est le cas des opérateurs du secteur de la distribution qui, à travers leur Fédération «Tijara», «expriment leur étonnement d’avoir été exclus des aides gouvernementales».
C’est le cas, également, de la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants des stations-service, qui menace d’entamer une grève nationale si le gouvernement continue de refuser le dialogue. Bref, le climat social se dégrade de plus en plus. Les citoyens ont le moral en berne devant la cherté de la vie et l’érosion de leur pouvoir d’achat. Et l’Exécutif se terre dans un mutisme outrancier. C’est ce silence qui agace davantage, d’aucuns l’assimilant à du dédain, voire du mépris.
Surtout dans un contexte où le gouvernement reste de surcroît inactif, laissant les citoyens prendre en pleine poire les répercussions de la conjoncture internationale. Oui, l’ambiance est vraiment délétère.
Par F.Z Ouriaghli