Par David William, directeur des rédactions
La covid-19 circule toujours, des foyers épidémiques apparaissent, les cas critiques se multiplient et le nombre de décès augmente. Tout cela irrite passablement les autorités marocaines qui, pourtant, après le déconfinement, comptaient sur le sens de la responsabilité des citoyens pour respecter les mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.
Mais elles commencent à déchanter. Parce que, visiblement, certains citoyens sont dans le déni de la réalité actuelle, voire sont complètement inconscients des risques auxquels ils s’exposent.
Le déconfinement a sonné comme une libération, faisant sauter tous les verrous disciplinaires auxquels la population était astreinte pendant le confinement. Si elle avait scrupuleusement suivi les consignes sanitaires, aujourd’hui s’est installée une désinvolture déconcertante. Le port du masque, pourtant obligatoire, n’est plus de rigueur.
La distanciation physique reste de moins en moins respectée, tout comme des gestes simples comme le lavage régulier des mains. Conséquence : les autorités sont en colère. Rien que lundi, elles ont fait trois sorties médiatiques pour sonner l’alerte.
Le ministère de la Santé a été pour le moins clair : le nombre croissant des décès et des cas critiques d'infection à la Covid19 est dû au non-respect des mesures préventives instaurées par les autorités.
Même son de cloche du côté du chef de gouvernement, Saad Eddine El Otmani, qui a exprimé son profond regret quant à l'apparition dernièrement de plusieurs foyers de contamination dans certaines villes, à l'instar de Tanger, en raison du nonrespect par certains citoyens des mesures de prévention obligatoires édictées.
L’Intérieur, lui, a été moins diplomate, dénonçant les «comportements irresponsables» observés chez certains citoyens. Face à ce laisser-aller coupable, les autorités vont appliquer la tolérance zéro pour faire respecter les mesures préventives adoptées. Et cela passera, s’il le faut, par la mise sous cloche des quartiers où apparaissent des clusters. Nous sommes donc avertis.