Fête de l’indépendance : du retour de Mohammed V à la résolution 2797

Fête de l’indépendance : du retour de Mohammed V à la résolution 2797

Chaque 18 novembre, le Maroc ne célèbre pas seulement une date inscrite dans un calendrier. Il revisite un acte fondateur. Un pacte moral entre un Trône, un peuple et une histoire qui continue d’irriguer le présent. Soixantedix ans après la fin du protectorat français et le retour triomphal de feu Sa Majesté Mohammed V, la commémoration de l’indépendance demeure l’un des rares moments où la nation marocaine, dans sa diversité et sa cohésion, se rassemble autour d’une histoire partagée, faite de luttes et de sacrifices. Car le 18 novembre n’est pas une simple halte mémorielle.

C’est une manière de se rappeler d’où l’on vient pour mieux mesurer le chemin parcouru. Et ce chemin, nul ne l’ignore, fut long et heurté. Il fut surtout porté par une conviction fermement ancrée : celle que l’unité du Maroc, notamment son identité, son territoire et sa souveraineté, ne pouvait être ni négociée, ni abandonnée.

Il faut savoir que la quête marocaine de souveraineté commence bien avant 1956. Elle s’est construite, entre autres, dans la résistance politique, dans le Manifeste de l’indépendance de 1944 et dans l’insistance à rappeler au monde que le Maroc n’était ni un espace sans mémoire ni un territoire sans droits. Cette résistance trouve son souffle dans le courage de Mohammed V, qui affronta l’exil plutôt que de rompre le lien historique qui l’unit à son peuple.

Les manifestations de Casablanca, l’engagement des cellules secrètes, les opérations de l’Armée de libération… sont autant d’initiatives qui ont façonné une nation qui refuse la fatalité. Et lorsque le Sultan revient d’exil en novembre 1955, ce n’est pas une simple figure monarchique qui rentre au pays, mais le symbole vivant d’un Maroc qui reprend possession de son destin. Et dès les premières années de l’indépendance, le projet s’articula autour de la construction de l’Etat moderne, la réforme administrative, la décentralisation ou encore l’émergence d’un pluralisme politique.

L’indépendance n’était pas seulement une rupture avec un passé imposé, elle devint le socle d’une transformation profonde. Elle ouvrit la voie à une ambition nationale, à savoir offrir aux Marocains une vie digne, dans le respect de leurs droits et la préservation de leurs valeurs. Cette indépendance n’a pas cependant clos le cycle des luttes. Elle a, au contraire, inauguré une nouvelle bataille : celle de l’intégrité territoriale.

De la récupération de Tarfaya en 1958 et de Sidi Ifni en 1969, à celle d’Oued Eddahab en 1979, en passant par la Marche Verte de 1975, le Royaume s’est engagé dans une entreprise patiente et déterminée, où diplomatie et légitimité historique s’entremêlaient. Aujourd’hui encore, cette continuité se lit dans l’initiative marocaine d’autonomie, la seule voie sérieuse, réaliste et durable pour résoudre le différend artificiel autour du Sahara marocain.

La récente résolution 2797 du Conseil de sécurité vient, une nouvelle fois, confirmer la pertinence de cette vision et le rôle du Maroc comme acteur régional stable, constructif et crédible. Ce n’est donc pas un hasard si le 18 novembre résonne toujours avec la même intensité. L’indépendance n’est pas un souvenir figé : c’est un projet politique qui se prolonge. Avec un Maroc qui continue de défendre ses constantes nationales tout en se modernisant, ancrant ses choix dans la continuité historique qui relie Mohammed V, Hassan II et Mohammed VI.

 

Par F.Z Ouriaghli

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