Est-ce la fin du Social living ?

Est-ce la fin du Social living ?

Par David William, directeur des rédactions

 

Le coronavirus a profondément redéfini nos codes de conduite. Il a perverti nos rapports à l’autre, notre regard sur ceux qui nous entourent et mis à rude épreuve les liens sociaux. Le Social living, si ancré dans la culture marocaine, part en vrille. Tout le monde devient suspect, porteur potentiel d’un virus létal. On se méfie de l’inconnu. Des proches. Même de ceux avec lesquels on partage les mêmes toits. Son mari. Sa femme. Ses enfants. Peut-on dès lors partager une certaine intimité avec ses proches sans aucune once de suspicion ? Pas sûr.

Qu’as-tu fait de la journée? Qui as-tu rencontré ? Portait-il (elle) un masque ? Lui as-tu donné la main ? Lui as-tu fait la bise ? Les questions banales d’autrefois virent alors à une forme d’inquisition vexante, quasi outrancière. Au point d’instaurer un climat délétère fait de doutes et de soupçons.

Dans un Royaume qui avance masqué, on peine à reconnaître ses amis, ses ennemis, les membres de sa famille que l’on croise dans la rue. Les «Bonjour !» deviennent furtifs, et tant mieux si l’on peut sans passer. Car on ne sait jamais. Peut-être que le coronavirus a la capacité de se faufiler entre ces masques que l’on dit protecteurs.

Qui sait ? Surtout que ce mystérieux virus n’a pas encore livré tous ses secrets. Un virus qui a même pu déstabiliser les irréductibles champions de la drague dans la rue. Difficile de faire les yeux doux quand on a un masque qui scinde le visage et qu’on est obligé de se tenir… à distance.

Et sait-on jamais, la fille masquée en face pourrait bien être une cousine…, ou tout simplement une sœur. Oups ! Bref, pour les autorités sanitaires, le monde idéal, en ces temps de la covid-19, serait ce qui est décrit en haut. Cela signifierait qu’en respectant scrupuleusement les gestes barrières, chaque Marocain est conscient de la responsabilité qu’il a envers la collectivité. Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal. Et c’est pourquoi la préfecture de Casablanca est quasiment sous cloche, comme bien d’autres villes du Royaume.

Conclusion : l’on se rend compte que la vie sociale au Maroc ne peut s’accommoder des gestes barrières qu’impose cette pandémie.

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