CROISSANCE VUE DE L’ESPRIT

CROISSANCE VUE DE L’ESPRIT

Le déficit pluviométrique enregistré pour la campagne agricole 2021-2022 était annonciateur d’un exercice économique difficile, auquel s’ajoute une conjoncture internationale défavorable, avec notamment la guerre en Ukraine. Bank Al-Maghrib avait ainsi donné le ton le mardi 22 mars, en révisant sa prévision de croissance pour 2022 à 0,7%, eu égard notamment à une baisse attendue de 19,8% de la valeur ajoutée agricole.

Le gouvernement est, lui, beaucoup plus optimiste : il table sur une croissance comprise entre 1,5% et 1,7% en 2022, au lieu d'une progression de 3,2%, comme prévu au niveau de la Loi de Finances. Il s’attend aussi à un recul de la valeur ajoutée limitée à 11% (vs 19,8% pour BAM), compte tenu notamment des dernières précipitations enregistrées récemment, qui ont permis de maintenir à un bon niveau la productivité des cultures de printemps et d’été.

De leur côté, les institutions internationales ont également refait leurs calculs. La Banque mondiale prévoit une croissance de 1,1%, sur la base d’une production agricole qui devrait diminuer de 17,3% en raison de la sécheresse. Tout autant, le Fonds monétaire international table sur un taux de croissance de 1,1% contre 3% prévu précédemment en janvier. La croissance économique reste ainsi toujours dépendante du comportement du secteur agricole, le PIB non agricole n’étant pas suffisamment robuste pour pallier les déficits enregistrés lors des saisons moyennes ou médiocres.

Et c’est la problématique majeure à laquelle est confrontée l’économie nationale, qui s’est fixée pourtant d’importantes ambitions à l’horizon 2035, notamment le doublement du PIB par habitant. Ce qui implique de réaliser un taux de croissance d’au moins 6%... pendant 14 ans. Pour cet exercice, les carottes sont donc cuites, tandis qu’en 2023 les meilleures prévisions anticipent une croissance de 4,6%.

En cela, tant qu’il n’y aura pas une transformation profonde du modèle économique actuel, cette ambition de doubler le PIB en 2035 restera une vue de l’esprit, en ce qu’elle est tributaire d’un aléa sur lequel le gouvernement n’a aucune maîtrise : la pluviométrie. 

 

Par F.Z Ouriaghli

 

 

 

 

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