Le séminaire international sur le verdissement du système financier africain, co-organisé par Casablanca Finance City et l’Université Tsinghua, s’est tenu du 25 au 26 juin à Casablanca. Le 27 juin, l’ensemble de la délégation s’est rendue au parc éolien de Tanger à bord du 1er TGV africain, Al boraq.
Ce séminaire fait partie du programme international pour l’émergence de leaders en finance verte (GFLP) lancé par l'Université Tsinghua et la Société financière internationale (IFC), filiale de la Banque mondiale.
Des experts venus 12 pays africains, de France, du Royaume-Uni, de Chine, de Mongolie, du Kazakhstan et d'autres pays ont partagé leurs connaissances et leurs expériences en matière de développement de la finance verte au cours du séminaire.
Les responsables de plusieurs initiatives mondiales, notamment le groupe d'étude sur la finance durable du G20, le réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier, le réseau bancaire durable, l'initiative financière du PNUE et les Principes pour l'Investissement Responsable, ont présenté leurs programmes.
Dr. Ma Jun, directeur du Centre de recherche sur le développement de la finance verte à l'Université Tsinghua et président du Comité des finances vertes de Chine, a mis en évidence, dans son discours principal, quatre raisons pour lesquelles l'Afrique devra développer la finance verte : «Premièrement, elle mobilisera de nouveaux fonds pour la croissance en Afrique ; deuxièmement, cela permettra à l'Afrique de passer directement aux infrastructures vertes, telles que les énergies renouvelables ; troisièmement, cela créera des opportunités d’affaires pour les institutions financières ; quatrièmement, elle protégera le secteur financier des risques liés au climat et à l’environnement».
Saïd Ibrahimi, directeur général de Casablanca Finance City Authority, a déclaré lors de son allocution d'ouverture que «bien que les opportunités sur le continent soient énormes dans plusieurs secteurs, tels que les infrastructures, l'agriculture, l'énergie et autres, l'Afrique n'attire aujourd'hui que 5% des flux financiers verts internationaux. Néanmoins, nous sommes convaincus que le continent a une chance unique d’accélérer son développement grâce à la finance verte et durable. Dans cette perspective, le renforcement des capacités et le développement des partenariats, via des programmes tels que le programme international de leadership en finance verte (GFLP), contribuera à développer la finance verte en Afrique et à augmenter les investissements verts sur le Continent».
Sean Kidney, P-DG de la Climate Bond Initiative, a déclaré que dans les années à venir, 70% des investissements mondiaux seront sur des marchés émergents et que l'Afrique sera un important bénéficiaire d'investissements verts.
Lors du séminaire, l’expérience de l’Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) dans le domaine de la création d’un ensemble commun de normes sur les obligations vertes a suscité l’intérêt des participants. Certains ont affirmé que l'Afrique devrait profiter de cette expérience pour renforcer la transparence et réduire les coûts des transactions locales de la finance verte.
D’autres sujets majeurs ont été abordés au cours du séminaire, comme les meilleures pratiques en matière de banque verte, le marché des obligations vertes et le développement des capacités. Les obstacles au développement de la finance verte en Afrique et les options permettant de les résoudre ont fait l’objet d’une table-ronde. D’autres idées, comme la nécessité de développer des taxonomies vertes locales, d’améliorer l’attractivité de la finance verte à travers des mesures incitatives, d'améliorer la transparence et la communication sur les informations environnementales et climatiques et de renforcer les capacités, ont été également abordées.