Relance économique: «Il convient plus que jamais de nous réapproprier notre politique monétaire»

Relance économique: «Il convient plus que jamais de nous réapproprier notre politique monétaire»

Les prévisions de croissance en ce qui concerne les années 2021 et 2022 sont, respectivement, selon le Centre marocain de conjoncture (CMC), de 6,9% et de 4,1%.

L’atteinte de ces objectifs, en ce qui concerne 2022, est tributaire de la mise en place des réformes de structure nécessaires au décollage économique et social du pays.

Dans un contexte hautement difficile, la mise en place d’une politique de relance de grande envergure ne peut être pensée sans interroger le rôle primordial que BAM pourra et sera amenée à jouer, dans les prochains mois.

Entretien avec Tarik El Malki, docteur en économie, professeur de l’enseignement supérieur, directeur de l’ISCAE Rabat et membre du Centre marocain de conjoncture.

 

Propos recueillis par M. Diao

 

Finances News Hebdo : Au regard de certaines  prévisions officielles, le taux de croissance devrait être aux alentours de 3,2% du PIB en 2022 contre près de 6,7% du PIB en 2021. Selon vous, quelles seraient les manifestations majeures de cet écart, notamment en termes d'indicateurs économiques ?

Tarik El Malki : L’année 2021 a pris fin dans une conjoncture qui s’est brutalement assombrie depuis la découverte, en décembre dernier, du variant Omicron. Cette conjoncture est marquée par un certain flou et beaucoup d’incertitudes concernant les perspectives de croissance pour l’année 2022. En effet, Omicron a fortement contribué à installer un climat de panique dans toutes les régions de la planète et semer plus de doute quant à l'efficacité des vaccins contre les nouvelles mutations du virus. Les aéroports se referment, les avions sont cloués de nouveau au sol et les pays se barricadent pour le moment pour éviter la propagation de ce variant et se prémunir contre le variant Delta, qui continue à faire des ravages dans de nombreux pays. Sur le plan international, cette attitude précautionneuse à l'image de celle qui a prévalu au début de 2020 devrait affecter l'économie mondiale dans sa globalité et impacter la croissance prévue pour 2021, et même au-delà pour 2022. Aussi, la croissance du PIB prévue pour 2021, selon les estimations du CMC, ne serait que de l'ordre de 5,4%, et celle de 2022 connaîtrait également un trend baissier pour afficher un taux de 4,4 %. Ainsi, malgré les 10.000 milliards de dollars de budget engagés pour la reprise à travers la planète, l'économie mondiale ne retrouverait son potentiel de croissance d'avant la pandémie de la maladie du Covid qu'en 2023. Sur le plan national, surfant sur la réussite de sa politique anticipative de défense contre la pandémie, le Maroc, d'une manière proactive, a baissé les rideaux au niveau des frontières jusqu’à la fin du mois de janvier, au moins.

Cette décision hâtive et tranchante est certes justifiée en raison de la méconnaissance scientifique des caractéristiques de ce nouveau variant et des dégâts qu'il peut causer, mais son coût économique et social est important, surtout qu'elle a été prise dans le contexte des fêtes de fin d'année, une période de vacances, de déplacement et de grande consommation des ménages. Aussi, des pans entiers des activités liées au tourisme, à la restauration et à l'événementiel vont continuer à subir les effets négatifs de cette décision. Aussi, la dernière prévision de 7,1% du taux croissance de l'économie nationale pour 2021 a été revue à la baisse pour ne retenir qu'un taux de 6,9%. Pour l'année 2022, les indicateurs avancés de la conjoncture laissent présager un bon comportement de l'économie, avec un taux de croissance de 4,1 %, susceptible d’être revu à la baisse si la situation sanitaire perdure. Sur le plan des performances sectorielles, les secteurs d'activité les plus vulnérables ont montré une résilience accrue face aux méfaits de la propagation du Covid  : ils devraient retrouver en 2022 leur trajectoire tendancielle de la pré-pandémie. Ainsi, le secteur agricole devrait connaître une croissance de 2% grâce notamment au dynamisme des branches de l’arboriculture, des cultures maraîchères et de l’élevage. Le secteur des industries manufacturières devrait également retrouver une partie de son dynamisme qui prévalait avant la pandémie, pour atteindre un taux de croissance prévu de 4,2%, grâce notamment aux performances exceptionnelles du secteur de l’automobile, dont les exportations (en volume) ont atteint 58 milliards de DH au cours des 3 premiers trimestres de l’année 2021. Le secteur des industries extractives, dont le pilier central demeure l'activité phosphatière, a enregistré une excellente performance au cours de l’année 2021, et devrait poursuivre sa tendance haussière pour enregistrer un taux de croissance de 5% en 2022. En ce qui concerne le secteur du bâtiment et des travaux publics, celui-ci est caractérisé par une certaine reprise amorcée en 2021, après une importante période de sinistrose. Cette embellie devrait se prolonger, avec une évolution sensiblement atténuée en 2022.

L'évolution anticipée de la valeur ajoutée du secteur serait de l'ordre de 3,5%. Enfin, ces performances encourageantes de notre économie, au niveau de ses composantes liées à l’offre, ont leur pendant au niveau de la demande. En effet, la demande des ménages reprendrait des couleurs, l'investissement arpenterait une pente ascendante et le marché de travail afficherait un retournement positif. Ces performances positives seront susceptibles de se réaliser dans un contexte de détente de la situation sanitaire du pays, grâce notamment à l’ouverture des frontières. L’impact s’en ferait sentir au niveau des secteurs de l’hébergement, du tourisme, de la restauration qui sont sinistrés. Pour ce faire, l’enjeu est de juguler la vitesse de propagation du variant Omicron à travers notamment la massification de la campagne de vaccination.

 

F.N.H. : La politique fiscale doit être un outil stratégique au service de la relance économique du pays. Selon vous, la réforme fiscale va-t-elle dans le bon sens et répond-elle aux impératifs de relance du pays ?

T. E. M. : La loi cadre 69-19 portant réforme de la fiscalité a été adoptée en juillet dernier. Celleci s’inscrit dans le prolongement des recommandations des 3èmes Assises de la fiscalité qui se sont tenues en mai 2019. L’actuel gouvernement est fortement attendu dans la mise en œuvre de la loi-cadre à travers des propositions de réforme au niveau notamment de l’IR, la TVA, l’élargissement de l’assiette et la réduction des dépenses fiscales. L’enjeu est, d’une part, l’élargissement et le renforcement du pouvoir d’achat des classes moyennes, laminé par la crise, et d’autre part, le renforcement de la compétitivité des TPME. La réforme de la fiscalité est un chantier très vaste qui demande des analyses suffisamment approfondies avant d’aboutir à des conclusions définitives et de portée pratique. Les mesures proposées en matière fiscale partent cependant du constat largement partagé que le niveau d’imposition aujourd’hui est assez pénalisant pour les ménages, l’entreprise et les investisseurs. Les prélèvements au titre de la fiscalité, rapportés au PIB, atteignent actuellement un niveau élevé comparativement à la moyenne de la région, soit 23%. Si l’on inclut les cotisations sociales et les autres contributions similaires, le montant total des prélèvements obligatoires se situe autour 30%du PIB et se compare pratiquement aux taux observés dans certains pays de l’UE. La fiscalité, considérée selon les facteurs de production ou la nature des emplois (capital, travail, consommation, investissement, etc.), fait par ailleurs apparaître d’importants déséquilibres, sources d’inefficience et d’inéquité. Les propositions d’allégement et de restructuration du système fiscal trouvent dans ces constats leur pleine justification. Il importe maintenant de déterminer le rythme de l’allègement et la nature des restructurations à apporter à l’ensemble du système, dans le but d’en améliorer le rendement tout en lui assurant la neutralité, l’équité et l’efficacité. S’agissant de l’allègement de l’impôt sur le revenu (IR), les recettes au titre de cet impôt s’élèvent actuellement (année 2021) à près de 41 milliards de DH, prélevées sur plus de 4 millions de contribuables. Ces recettes représentent près de 4% du PIB et grèvent le revenu disponible et le pouvoir d’achat des ménages. Le réajustement à la baisse de la structure de cet impôt est de nature à soutenir les revenus des ménages et stimuler l’activité à travers la demande. Selon les simulations du CMC, un allègement global de cet impôt de 10% à travers le réajustement des taux appliqués à chaque classe de revenus (comme par exemple l’exonération que l’on peut porter aux revenus annuels inférieurs à 50.000 DH, conjuguée à la baisse de 5 points du taux marginal de l’impôt) pourrait engendrer, à travers la demande, un effet multiplicateur estimé à terme à 0,5% du PIB.

Il va sans dire qu’un tel allègement aura, outre son effet sur la demande, un impact positif sur les recettes au titre de cet impôt du fait qu’il contribuera également à l’élargissement de la base imposable correspondante. S’agissant de l’impôt sur les sociétés (IS), celui-ci grève les ressources des entreprises pouvant être, au moins en partie, orientées vers l’investissement. Les recettes au titre de cet impôt se sont élevées à plus de 50 milliards de DH en 2021, soit 4,5% du PIB. En dépit des modifications apportées dans les Lois de Finances successives depuis 2016, la charge moyenne de cet impôt demeure assez élevée, notamment en ce qui concerne le taux marginal. Les simulations effectuées par le CMC à ce sujet montrent qu’une baisse du taux moyen apparent de cet impôt de 3 points pourrait, à travers les ressources rendues disponibles pour l’investissement, induire une croissance additionnelle estimée à 0,4 point. La réduction de l’impôt sur les sociétés pourrait par ailleurs contribuer à l’élargissement de la base imposable et le développement des recettes. S’agissant de la restructuration de la TVA, un large consensus s’est dégagé depuis la tenue des dernières Assises fiscales sur la nécessité de restructurer la TVA en deux taux : un taux normal fixé à 20% et un taux réduit applicable uniquement à certains produits. Le taux normal fixé à 20% s’avère cependant très pénalisant pour l’entreprise et l’investissement, dans la mesure où il pèse sur le pouvoir d’achat et contraint la demande potentielle. D’où la nécessité de procéder, dans le cadre d’une approche compétitive de la fiscalité, à un réajustement à la baisse des taux de cet impôt indirect. Les taux qui semblent répondre aux objectifs de croissance et de compétitivité sont respectivement de 15% pour le taux normal et de 7% pour le taux réduit. Les analyses d’impact de cette structure de taux effectuées par le CMC montrent un gain double pour l’ensemble de l’activité, à condition que le champ d’application de cet impôt soit élargi pour intégrer pratiquement tous les produits de consommation. D’un côté, la réduction des taux permet de préserver le pouvoir d’achat et la demande intérieure comme facteur stabilisateur du cycle de production. De l’autre, l’élargissement du champ d’application de cet impôt permet, en dépit de la réduction des taux, de maintenir, voire développer, les recettes au titre de la TVA et répondre ainsi au souci majeur de l’équilibre des finances de l’Etat. Pour mettre en place ces réformes, il faut du courage et du volontarisme politique. Or, force est de constater que les mesures fiscales prises dans le cadre de la LF2022 sont très en deçà des besoins de financement de l’économie nationale.

 

F.N.H. : La politique monétaire est une composante essentielle du succès de la relance économique. Selon vous,  BAM joue-t-elle  pleinement son rôle en la matière ?

T. E. M. : Dérogeant à sa ligne de conduite conventionnelle, la politique monétaire s’est montrée plutôt accommodante depuis le début de la pandémie. Outre la baisse historique du taux directeur à 1.5%, qui demeure inchangé depuis la fin de l’année 2021, et la réduction à 0% du taux de la réserve obligatoire, la Banque centrale a élargi la gamme du collatéral utilisé par les établissements de crédit au niveau de leur refinancement, et a mis en place des dispositifs spécifiques pour fournir un appui au refinancement des banques participatives et aux associations de microcrédit. Ensuite, audelà de ces mesures à caractère technique, il est important d’engager une réflexion sur la nécessité de refonder la politique monétaire menée par BAM afin de faire face aux immenses défis économiques et sociaux de notre pays, et cela dans un contexte de tarissement des ressources financières de l’Etat. Aussi, afin de faire face aux dépenses sociales et de relance de l’activité économique, les outils traditionnels de relance budgétaire classiques, que sont l’augmentation du déficit budgétaire et de la dette, ne sauraient être suffisants à eux seuls, et surtout pérennes sur la durée, considérant un contexte où les marges de manœuvre économiques de l’État seront considérablement réduites dans les mois à venir. Dans ce contexte hautement difficile, la mise en place d’une politique de relance de grande envergure ne peut être pensée sans interroger le rôle primordial que BAM pourra et sera amenée à jouer, dans les prochains mois. Dans ce cadre, lorsque l’on s’intéresse aux missions et attributions dévolues à la Banque centrale, celles-ci sont très réduites et se limitent au maintien de la stabilité des prix (lutte contre l’inflation). Ne figurent donc pas dans les missions de la Banque centrale, ni le financement du développement économique du pays, ni le plein emploi, ni la croissance économique. Cette orthodoxie monétaire, calquée sur la rigueur allemande pré-crise de 2008, part du postulat de la neutralité de la monnaie. Or, la théorie économique démontre au contraire que la monnaie n’est jamais neutre. Elle doit être un levier, avec d’autres outils, au service du développement économique des pays. Lorsque l’on étudie les missions et les rôles dévolus aux Banques centrales des grands pays ou blocs régionaux en Occident notamment (la FED aux États-Unis, la BCE au niveau de l’UE), pourtant peu suspects d’antilibéralisme, celles-ci ont le pouvoir et l’autorité de frapper la monnaie et d’en fixer la valeur, de participer au développement de l’économie en la finançant à travers notamment l’achat sur le marché primaire des bons du Trésor, ou le rachat sur le marché secondaire de la dette de l’État. Il en va de même selon différentes modalités pour la Banque du Japon et la Banque d’Angleterre.

Toutes ces Banques centrales n’ont pas hésité à recourir à toutes ces prérogatives, notamment en mettant en place des politiques d’«assouplissement quantitatif», tout en respectant la sacro-sainte règle de stabilité des prix. Ainsi, à titre d’exemple et contrairement au Maroc, la FED a la possibilité d’acheter des bons du Trésor américains afin de soutenir les efforts du gouvernement dans le développement économique. Dans ce cadre, en mars 2020, pour faire face à la crise économique actuelle, la FED a annoncé la mise en place d’un programme d’achat d’actifs de 700 milliards de dollars, dont 500 milliards sur les bons du Trésor. S’agissant du Maroc, et à l’instar d’un certain nombre d’économistes «non conventionnels», je considère qu’il convient plus que jamais de nous réapproprier notre politique monétaire en redéfinissant et en élargissant ses objectifs. L’objectif étant de développer de nouveaux instruments économiques en vue de financer une politique de relance sans que cela ne se traduise par un choc inflationniste ni par un déséquilibre des agrégats macroéconomiques. Aussi, pour aller dans ce sens, les prérogatives, les missions et le rôle de la Banque centrale doivent être élargis pour lui permettre d’apporter son soutien au développement économique du pays, aux investissements productifs de l’État, et de maintenir la stabilité des prix sur le long terme.  Bien entendu, il s’agira d’accompagner cette mesure importante de garde-fous afin d’éviter un recours abusif à la création monétaire et à son instrumentalisation par une politique partisane, avec pour conséquence une inflation galopante et hors de contrôle. La réappropriation de notre souveraineté monétaire permettra à l’État de se doter d’un puissant levier de financement de la relance et du rattrapage économiques tant nécessaires, à travers un soutien massif au tissu industriel et aux ménages, qui soit efficace, non inflationniste et surtout moins coûteux que la dette. L’objectif ultime de cela est de développer, de manière progressive, les instruments devant nous aider à nous réapproprier notre souveraineté économique et financière, qui s’est étiolée ces 30 dernières années, sous le joug de politiques ultralibérales imposées par les institutions financières internationales. L’enjeu est de nous départir de la logique de l’endettement massif qui nous maintient en situation de perfusion permanente de la part des institutions et des marchés financiers internationaux.

 

F.N.H. : Enfin, êtes-vous optimiste quant à l'atteinte des ambitieux objectifs économiques et sociaux fixés dans le cadre du nouveau modèle de développement ?

T. E. M. : Tout d’abord, il convient de rappeler les objectifs de croissance que s’est fixée la Commission spéciale du nouveau modèle de développement (NMD) à l’horizon 2035, à savoir un taux de croissance prévisionnel moyen du PIB de 5,8% sur la période, et le doublement du PIB/habitant. L’atteinte de ces objectifs, plutôt ambitieux au demeurant, est tributaire de la mise en place d’une politique économique et sociale volontariste et pérenne sur plusieurs législatures consécutives. Le financement global de ce NMD a été estimé par ladite Commission à 4% du PIB en phase d’amorçage (2021-2025) et de l’ordre de 10% de croissance en phase de croissance à l’horizon 2030. Aussi, lorsque l’on analyse les objectifs de croissance du nouveau gouvernement, ceux-ci paraissent décalés et en deçà des objectifs affichés par le NMD. En effet, le taux de croissance retenu dans le cadre du programme gouvernemental quinquennal s’établit à une moyenne de 4% par an au cours des cinq années à venir. Ce qui peut paraître incohérent de prime abord. Aussi, de manière plus générale, les engagements pris en matière de politique économique et sociale en ce début de législature portent sur de multiples dimensions et couvrent prioritairement des objectifs de relance de l’activité, d’accélération du rythme de création de richesse, de développement des opportunités d’emplois et de consolidation du progrès social, tout en veillant à la préservation des équilibres financiers. Des objectifs chiffrés sont fixés et des mesures de politique publique sont proposées. La déclaration gouvernementale à l’occasion de la présentation du programme de politique économique atteste que ces engagements s’inscrivent dans le cadre des grandes orientations retenues par le nouveau modèle de développement. Cependant, comme nous l’avons indiqué, force est de constater cependant qu’au-delà de l’annonce des programmes d’action et des objectifs correspondants, que ce soit pour la législature ou le budget annuel, les perspectives de mise en œuvre des actions envisagées apparaissent quelque peu en décalage par rapport aux ambitions du nouveau modèle de développement qui en constitue le référentiel. Ensuite, le second écueil de ce programme gouvernemental réside dans la faiblesse des ressources mobilisables face à l’importance et la multiplicité des objectifs, qui impose des limites plus ou moins fortes quant à la bonne exécution du programme de politique économique dans le respect des délais impartis. Ceci est illustré par le budget prévisionnel pour 2022, première année de la nouvelle législature. L’analyse des composantes du budget 2022 et sa structure fonctionnelle permet de mieux apprécier le degré de compatibilité entre les ressources prévues et la consistance des programmes d’action retenus. D’un point de vue global, le montant total des charges projetées au titre de 2022 s’élèvent à 519 milliards de DH, en hausse de 9,1% par comparaison à 2021. Cette hausse notable des charges programmées pour l’exercice à venir n’est couverte qu’à hauteur de 88% en termes de recettes. Mais l’indicateur budgétaire le plus significatif quant aux orientations du programme économique pour l’exercice à venir demeure celui des dépenses d’investissement. Celles-ci s’établissent pour 2022 à 87,4 milliards de DH contre 77,2 milliards l’année précédente, enregistrant ainsi une progression de 13,2%. L’importance de l’effort d’investissement retenu dans le budget prévisionnel ne manque cependant pas de poser la question du financement. De façon plus globale, la faisabilité de l’ensemble du budget exige la mobilisation d’importantes ressources pour couvrir les dépenses qu’impliquent les différentes composantes du programme de politique économique. Le déficit budgétaire devrait atteindre dans ces conditions 5,9% du PIB au terme de l’exercice à venir. La soutenabilité du budget tient donc à la capacité de mobiliser les financements nécessaires à son exécution. Aussi, afin d’éviter d’exploser le plafond de la dette, il est crucial d’engager deux réformes de fond qui me semblent importantes, à savoir une réforme fiscale et une réforme de la politique monétaire. Nous avons abordé ces 2 éléments dans le cadre de cet entretien.

 

 

 

 

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