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Industrie textile : émissions de CO2, forte consommation et pollution des eaux, produits chimiques, déchets…

Industrie textile : émissions de CO2, forte consommation et pollution des eaux, produits chimiques, déchets…

L'industrie textile, bien qu’elle soit essentielle à notre vie quotidienne, demeure malheureusement l’une des principales sources de pollution dans le monde.

Depuis des décennies, l'industrie textile représente l'un des moteurs de l'économie marocaine, contribuant significativement à la croissance et à l'emploi. Cependant, derrière les belles étoffes et les vêtements à la mode se cache un sombre revers : la pollution environnementale. Au Maroc, comme ailleurs dans le monde, l'industrie textile est l'une des principales sources de pollution de l'eau et de l'air, mettant en péril la santé des populations et l'équilibre écologique.

L'impact environnemental de l'industrie textile au Maroc est profondément ressenti. Elle est responsable de 6% des émissions de CO2. Une proportion qui devrait être divisée par trois pour contribuer aux objectifs de neutralité carbone. Plus de 60% du total des déchets textile sont générés par les procédés de coupe, à savoir aux alentours de 51.000 tonnes. Tenant compte de la disponibilité des tissus tricotés et tissés dans la chaîne d’approvisionnement, les déchets de coupe tissés sont estimés, selon l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement (AMITH), à environ 31.000 tonnes par an, pour 21.000 tonnes de déchets de coupe maille.

La pollution textile est générée à toutes les étapes de la chaîne de production, depuis la culture de matières premières jusqu’à la fabrication, la distribution et l’élimination des produits finis.

L’industrie de la mode est une source majeure de pollution de sol, principalement en raison de l’utilisation intensive de produits chimiques, tandis que la production de fibres synthétiques contribue à l’épuisement des ressources non renouvelables et à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Elle engendre également une demande énorme en eau, contribuant à la pression sur les ressources hydriques déjà limitées. Selon Nahli Abdelmotalib, enseignant-chercheur à la faculté des sciences Ben M’sik «Les industries textiles ont longtemps été associées à des impacts environnementaux significatifs, en raison de la consommation d’eau élevée (10.000 litres d’eau pour la fabrication d’un jean et 2.500 litres pour un t-shirt »

Les usines de teinture et de traitement des textiles rejettent des substances toxiques telles que les colorants, les métaux lourds et les produits chimiques dans les cours d'eau, contaminant ainsi les ressources en eau et affectant la biodiversité. De plus, les émissions de gaz à effet de serre provenant des procédés de fabrication contribuent au changement climatique, affectant les conditions de vie des populations marocaines, en particulier dans les régions déjà vulnérables.

La pollution de l'industrie textile ne se limite pas aux sites de production. Les déchets textiles, souvent non biodégradables, s'accumulent dans les décharges et les sites d'enfouissement, créant des problèmes de gestion des déchets à long terme.

Face à ces préoccupations croissantes concernant l’impact environnemental de l’industrie textile, de nombreuses entreprises recherchent des solutions alternatives.

«Des progrès sont réalisés grâce à des initiatives de durabilité telles que l’utilisation de fibres recyclées, la réduction de la consommation d’eau et l’adoption de pratiques de fabrication plus respectueuses de l’environnement. Toutefois, les défis liés à la pollution des eaux et la gestion des déchets textiles persistent» ? explique Nahli.

La friperie : une solution alternative pour lutter contre la pollution textile

Comme alternatives, plusieurs entités à l’instar des ONG ainsi que des chercheurs et même les citoyens marocains procèdent de plus en plus à l’adoption de solutions durables dans l’industrie textile. Il s’agit de la promotion des friperies et le don de vêtements pour contribuer également à réduire la pression sur l’environnement en favorisant la réutilisation et le recyclage des textiles, tout en encourageant une consommation plus responsable.

Les friperies contribuent également à réduire la quantité de déchets textiles mise en décharge en offrant une seconde vie aux vêtements. Cela limite la pollution associée à la décomposition des textiles dans les décharges. Le recyclage et la réutilisation réduisent la demande de nouvelles productions textiles, ce qui restreint la consommation de ressources naturelles telles que l’eau et l’énergie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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