Des acteurs de la société civile, des fins connaisseurs et experts ont mis en avant, vendredi à Rabat, les différentes particularités et techniques de fabrication du Zellige marocain.
Les participants à une conférence sur «la transmission du savoir-faire lié à la production du Zellige», organisée en marge de la 17ème session du Comité intergouvernemental de l'Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, ont présenté différentes communications autour de l’art du Zellige, son histoire, ses particularités dans les différentes villes marocaines, ses techniques de fabrication et de pose ainsi que les différentes actions entreprises par la société civile pour la protection, la préservation et la restauration de ce patrimoine marocain.
A cet égard, le vice-président par intérim de l’association Tétouan Asmir, Mhamad Benaboud, a présenté, dans sa communication intitulée «l’unité est dans la diversité», les techniques de fabrication et de pose du Zellige, expliquant dans ce sens qu’il existe au Maroc deux techniques de fabrication du Zellige: «la technique tétouanaise et la technique fassie».
«Pour la technique de fabrication de Zellige tétouanais, l'argile est d'abord filtrée afin d'obtenir les minéraux souhaités, s’ensuit le broyage qui s’effectue manuellement et le découpage et chaque pièce est cuite individuellement», a-t-il expliqué lors de cet événement organisé à l’initiative du Collectif Maroc mémoire.
Quant à la technique fassie, «l’argile est extraite des montagnes de la région, et une fois préparée on utilise un gros morceau d'argile afin de dessiner et peindre les motifs géométriques et après que le bloc d'argile est cuit, les petits morceaux sont découpés individuellement», a-t-il indiqué, précisant que le résultat final diffère selon la technique utilisée.
De même, Othmane El Abssi, membre de l’association Tétouan Asmir, s’est lui aussi penché sur les différences, particularités et caractéristiques des techniques de fabrication du Zellige à Fès et à Tétouan, en passant en revue l’histoire du développement du Zellige marocain en général et des deux villes en particulier.
Il a, d’ailleurs, expliqué, qu’il existe aujourd’hui au Royaume une soixantaine de formes de Zellige, et que pour chaque ville il y a des formes spécifiques et des couleurs particulières pour chaque pièce aussi.
Pour sa part, le président de l’association Al-Munya de Marrakech, Jaafar Kansoussi, a présenté la philosophie du Collectif Maroc mémoire, «qui regroupe huit associations œuvrant pour la cause du patrimoine culturel marocain matériel et immatériel et qui réunit des dizaines de personnalités liées au monde de la culture et du patrimoine, des universitaires, des chercheurs, des historiens, des écrivains, des conteurs et des experts, mus par leur amour au patrimoine national».
«Faire comprendre le patrimoine, le méditer, lui restaurer ses édifices selon les normes scientifiques reconnues par les experts et connaisseurs, le promouvoir et revivifier ses contenus, telle est la visée de notre collectif Maroc mémoire», a fait savoir Kansoussi.
De son côté, le président de l’association Rabat-Salé mémoire, Fikri Benabdallah, a souligné que le Maroc est «un pilier de pluralité de très forte culture matérielle et immatérielle», relatant, par la même occasion, les différentes actions entreprises par l’association concernant la promotion et la protection du patrimoine culturel national.
«Un effort extraordinaire a été fait au niveau des médinas de Rabat et de Salé à l’instar des autres médinas marocaines en matière de restauration et de promotion du patrimoine», a-t-il dit, ajoutant que «l’association ambitionne pour les années à venir de pouvoir restaurer et mettre en avant les grands quartiers périphériques, en apportant son expertise et en tendant la main aux jeunes et au tissu associatif de ces quartiers ».
Le coup d'envoi des travaux de la 17ème session du Comité intergouvernemental de l'Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel a été donné lundi à Rabat, sous la présidence du Maroc et avec la participation de ministres et de représentants de la société civile de 180 pays, ainsi que des responsables de l'Unesco.