La Banque centrale européenne a dégainé à son tour jeudi un arsenal de mesures face à l'épidémie de coronavirus, pour tenter d'endiguer la panique financière et de limiter l'impact sur l'économie.
L'institut n'a pas touché à ses taux directeurs, le principal était déjà bloqué à zéro depuis mars 2016 et les deux autres ont été maintenus à l'identique, un statu quo qui a accéléré la baisse des marchés actions.
Ce choix, qui s'explique par les faibles marges de manoeuvre de l'institut de Francfort, contraste avec les baisses drastiques de taux annoncées entre autres par la Réserve fédérale américaine et par la Banque d'Angleterre, sans même attendre leurs réunions habituelles.
De manière inédite, l'institut monétaire a lancé un programme de prêts ciblés sur les PME, pour que les banques aident les entreprises frappées par l'épidémie à boucler leurs fins de mois. L'objectif est d'éviter une vague de faillites, qui aurait des conséquences sociales catastrophiques.
Par ailleurs, la BCE a annoncé qu'elle dépenserait 120 milliards d'euros supplémentaires d'ici la fin de l'année pour acheter de la dette, particulièrement celle "du secteur privé". Cet effort vient renforcer le programme relancé en novembre et portant déjà sur l'achat de 20 milliards d'euros d'actifs publics et privés par mois.
Enfin, dans un communiqué distinct, l'institut a annoncé autoriser les banques sous sa supervision à s'affranchir temporairement des exigences de fonds propres et de liquidité en vigueur.
Le but est que les établissements financiers, eux-mêmes sous pression, "puissent continuer à jouer leur rôle dans le financement de l'économie réelle à mesure que les effets économiques du coronavirus deviendront apparents", souligne la BCE.
Avec AFP