Le mastodonte britannique des hydrocarbures, Shell, a réalisé un bénéfice annuel record de près de 40 milliards de dollars pour 2022, dépassant les attentes du marché au cours des trois derniers mois de l'année, grâce aux excellentes performances de son activité de négoce de gaz.
La plus grande compagnie pétrolière et gazière d'Europe a annoncé jeudi avoir réalisé un bénéfice ajusté de 39,9 milliards de dollars pour l'année écoulée, soit plus du double des 19,3 milliards de dollars annoncés en 2021, et a battu le précédent record de 31 milliards de dollars établi en 2008.
Pour le dernier trimestre de l'année, le groupe a affiché un bénéfice ajusté de 9,8 milliards de dollars, soit le deuxième bénéfice trimestriel le plus élevé de son histoire, selon un communiqué de l'entreprise. Ce chiffre dépasse largement les estimations moyennes des analystes, qui étaient de 7,97 milliards de dollars, et est supérieur de plus de 50 % aux 6,4 milliards de dollars enregistrés l'année dernière à la même période.
Le directeur général de Shell, Wael Sawan, a relevé que ces résultats record démontraient "la force du portefeuille différencié de Shell, ainsi que sa capacité à fournir une énergie vitale à ses clients dans un monde volatile".
Près des deux tiers des bénéfices de Shell au quatrième trimestre proviennent de sa division gazière, qui comprend les plus importantes opérations de négoce de gaz naturel liquéfié au monde. Cette division, le gaz intégré, a généré des bénéfices ajustés de 6 milliards de dollars, a précisé Shell.
Ces résultats s'inscrivent dans une série de records des plus grandes sociétés énergétiques mondiales, qui ont toutes bénéficié des prix élevés des hydrocarbures au cours des 12 derniers mois, en raison du bouleversement des marchés énergétiques provoqué par la guerre en Ukraine. En mai dernier, le gouvernement britannique avait introduit une taxe sur les bénéfices énergétiques exceptionnels, qu'il a ensuite augmenté à 35% en fin d'année, comme contribution temporaire de solidarité. Shell s'attend à payer 2,3 milliards de dollars d'impôts supplémentaires sur ses bénéfices en raison de l'impact combiné de cette taxe et d'une mesure similaire de l'UE.