Le chef des forces spéciales des gardiens de la révolution se trouvait dans un convoi de la Mobilisation populaire, coalition de milices chiites accusée d’avoir mené des attaques contre des Américains. Le Pentagone indique avoir mené la frappe sur ordre de Donald Trump.
Les tirs de drone qui se sont abattus, dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 janvier, à proximité de l’aéroport international de Bagdad avaient une cible très précise : des véhicules qui circulaient près du terminal de fret aérien. A l’intérieur de ce convoi, des membres de la Mobilisation populaire (Hachd Al-Chaabi, MP), coalition de milices chiites désormais intégrée à l’Etat irakien, et plusieurs « invités », selon des responsables des services de sécurité cités par l’Agence France-presse (AFP).
Un bombardement spectaculaire, qui intervient trois jours seulement après une attaque inédite de l’ambassade américaine par des manifestants pro-iraniens, et alors que le territoire irakien semble devenir au fil des jours le théâtre d’un épisode de haute tension entre les Etats-Unis et l’Iran.
Parmi les au moins cinq morts confirmés dans cette nouvelle attaque, des personnalités de premier plan de ce bras de fer géopolitique. A commencer par le puissant général iranien Ghassem Soleimani, figure majeure du régime de Téhéran, selon une information de la télévision d’Etat irakienne confirmée par les gardiens de la révolution iraniens. Formé au sein des gardiens de la révolution, et devenu chef de leur unité d’élite, les forces Al-Qods, le général imposait la puissance iranienne de l’Irak au Liban en passant par la Syrie.
Côté iranien, le ministre des affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a dénoncé une « escalade extrêmement dangereuse et imprudente ». « Les Etats-Unis portent la responsabilité de toutes les conséquences de leur aventurisme renégat », ajoute le diplomate.
Le guide suprême iranien a déclaré trois jours de deuil national. Sur son compte Twitter en farsi, l’ayatollah Ali Khamenei appelle à venger la mort du général. « Le martyre est la récompense de son inlassable travail durant toutes ces années, écrit-il. Si Dieu le veut, son œuvre et son chemin ne s’arrêteront pas là, et une vengeance implacable attend les criminels qui ont empli leurs mains de son sang et de celui des autres martyrs. »
L’Iran a convoqué vendredi un responsable de l’ambassade de Suisse, qui représente les intérêts américains à Téhéran en l’absence de relations diplomatiques entre les deux pays. Un Conseil de sécurité nationale sera réuni en urgence à Téhéran pour envisager la réponse de l’Iran à cette attaque.
Le pétrole prend 4% dans les premiers échanges vendredi sur les Bourses européennes.
Avec AFP.