- Le chef du gouvernement garde toujours l’espoir de parvenir à un accord avec les syndicats.
- L’offre gouvernementale de 6 milliards de DH encore sur la table.
Le dernier round du dialogue social entre le gouvernement et les partenaires sociaux s’est soldé par un échec. Aucun accord n’a pu être trouvé avant la date symbolique du premier mai 2018, les syndicats ayant catégoriquement rejeté l’offre de l’Exécutif.
Pour autant, cela ne semble pas décourager le chef de gouvernement, Saad Eddine El Othmani, dans sa volonté de trouver un compromis. Il a d’ailleurs multiplié les appels du pied aux syndicats lundi lors de la séance mensuelle consacrée à la politique générale à la Chambre des représentants. El Othmani a ainsi déclaré que «la porte du gouvernement est toujours ouverte» et qu’il est résolument «attaché à poursuivre le dialogue social avec l'ensemble des partenaires».
Visiblement adepte de l’auto-persuasion, le chef du gouvernement va même jusqu’à déclarer que les différents rounds de négociations ont abouti à des résultats «positifs». «S’il est vrai qu’aucun accord n’a été signé, il n’en reste pas moins que la reprise du dialogue s’est faite dans une atmosphère positive», a-t-il déclaré devant les députés.
El Othmani espère que les différents partenaires parviennent à «des compromis» qui prennent en considération les intérêts de la classe ouvrière, sans toutefois altérer la compétitivité de l'économie nationale. Une ambition qui apparaît comme un vœu pieu, quand on sait que les principales syndicales ont opposé un non catégorique à l’offre gouvernementale jugée très en deçà de leurs attentes, notamment sur le volet de la revalorisation des salaires. L’offre du gouvernement totalise une enveloppe budgétaire de 6 milliards de DH, quand les revendications des centrales syndicales se chiffrent entre 15 milliards et 35 milliards de DH.
Une offre «raisonnable»
Mais El Othmani veut croire en un accord. L'offre gouvernementale, qui n’a pas bougé d’un iota par rapport à celle présentée durant les rounds de négociations pré-premier mai, est jugée «raisonnable» par le chef du gouvernement. Mais, même si l’Exécutif assure qu’il est disposé à négocier, il n’a pour le moment fait que très peu de concessions aux syndicats. Il devra néanmoins lâcher du lest s’il veut parvenir à un accord, car c’est peu dire que le contexte socio-politico-économique actuel ne joue clairement pas en sa faveur. ■