L'ère numérique, avec ses nombreux avantages, apporte également son lot de risques.
Par K. A.
De l'hameçonnage aux fausses alertes de sécurité, les tactiques employées par les escrocs évoluent, mais le but reste le même: siphonner les comptes bancaires des utilisateurs et usurper leur identité. Voici un aperçu des arnaques les plus répandues ces derniers mois.
Phishing, la menace persistante
L’hameçonnage, ou phishing, reste l'une des méthodes préférées des cybercriminels. Usant de faux courriels et de SMS alarmistes, ces derniers vous incitent à cliquer sur des liens menant à des sites frauduleux conçus pour voler vos informations personnelles. On estime que 3,4 milliards d'e-mails sont envoyés chaque jour par des cybercriminels, conçus pour donner l'impression qu'ils proviennent d'expéditeurs de confiance. Cela représente plus d’un billion d’emails de phishing par an.
Faux avertissements de stockage cloud
Cette technique exploite la peur de perdre l'accès à des données personnelles précieuses. Un courriel vous informe que votre espace de stockage est saturé et vous propose une mise à niveau payante. «Votre espace cloud est plein !», vous assure un email frauduleux. Celui-ci vous menace de ne plus pouvoir envoyer de messages, ni de pouvoir stocker des vidéos, photos et documents dans iCloud si vous ne changez pas de plan de stockage.
Le chantage à la webcam
Dans cette forme d'arnaque, des cybercriminels prétendent avoir accès à des vidéos de vous regardant des contenus explicites. Ils menacent de diffuser ces vidéos, réelles ou fictives, si vous ne leur versez pas une somme d'argent.
Les arnaques à investissement
Cette escroquerie vous attire avec des propositions d'investissements aux rendements irréalistes, prétendument capables de doubler ou tripler votre mise. Les escrocs peuvent également vous solliciter au nom de fausses œuvres caritatives ou de loteries inexistantes. Les personnes âgées sont souvent les cibles de ces arnaques, profitant de leur moindre familiarité avec les pratiques frauduleuses en ligne.
Menaces de suppression de compte
Des messages alarmants prétendent que des comptes de services populaires comme Netflix ou Google seront bientôt supprimés. Ces emails cherchent à vous pousser à saisir vos identifiants sur des pages d'authentification contrefaites. L’arnaque au faux support technique (Tech support scam en anglais) consiste à effrayer la victime, par SMS, téléphone, chat, courriel, ou par l’apparition d’un message qui bloque son ordinateur, lui indiquant un problème technique grave et un risque de perte de ses données ou de l’usage de son équipement. Et ce, afin de la pousser à contacter un prétendu support technique officiel (Microsoft, Apple, Google…), pour ensuite la convaincre de payer un pseudo-dépannage informatique et/ou à acheter des logiciels inutiles, voire nuisibles.
Les faux sites de vente en ligne
Les faux sites de vente en ligne sont conçus pour tromper les consommateurs en imitant presque parfaitement l'apparence des boutiques en ligne réputées. Leur objectif est souvent de collecter vos informations personnelles ou votre argent sans jamais livrer les produits commandés. Ces escrocs usurpent le nom de marques bien connues et, après avoir fraudé suffisamment de clients, ferment le site pour éventuellement réapparaître sous un nouveau nom.
Quel impact financier ?
Les pertes annuelles dues aux escroqueries varient significativement entre les pays. Le Nigéria enregistre 200 millions USD de pertes principalement à cause des fraudes aux avances de frais et des arnaques sentimentales. Aux États-Unis, les pertes atteignent 180 millions USD, surtout dues au phishing et aux arnaques liées aux loteries. L'Inde subit 160 millions USD de pertes causées par les escroqueries de support technique et de loteries, tandis que la Chine et le Royaume-Uni font face à des pertes de 140 et 120 millions USD respectivement, liées principalement aux produits contrefaits, aux investissements frauduleux et au phishing. Des pertes significatives sont également observées en Russie (100 millions USD), au Brésil (80 millions USD), et en Afrique du Sud (70 millions USD), avec diverses formes d'escroqueries.