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Transformation digitale du secteur financier: entre prouesses et défis

Transformation digitale du secteur financier: entre prouesses et défis

La centralité du digital dans le secteur bancaire est indéniable.

Au Maroc, le mobile banking, dont l’activité a enregistré un volume de 2 Mds de DH et 6 millions de wallets ouverts, peine à décoller pour plusieurs raisons.

 

Par M. Diao

Pour peu que l’on s’intéresse à l’essor du digital au Maroc, il est assez aisé de constater que le secteur financier, notamment bancaire, est un domaine précurseur. Pour preuve, il y a de cela plusieurs années que les banques ont pris le virage du digital afin de répondre aux besoins d’une clientèle de plus en plus connectée. Notons également que le digital a permis d’accélérer l’inclusion financière, qui demeure toujours un défi pour les pouvoirs publics et les acteurs financiers au niveau national.

La montée en puissance du digital n’a pas été sans conséquence sur le modèle d’affaires des banques traditionnelles, sachant que les fintech prennent davantage de place dans le paysage financier. Ces constats passés en revue confèrent plus d’intérêt au panel intitulé  : «Digitalisation de la finance», qui a suscité un grand engouement auprès des participants, lors de la Conférence internationale organisée récemment à Marrakech et placée sous le signe de la «Transformation digitale  : Entre régulation et compétitivité». Les échanges fructueux ont mis en exergue la centralité du digital dans le secteur bancaire ainsi que quelques défis liés, entre autres, au mobile banking.

«La réglementation flexible a été d’une grande contribution à la réussite du mobile banking au Kenya», indique Francis Kariuki, Directeur général de la Commission de la concurrence du Kenya. Au Maroc, la situation est différente car le paiement mobile accuse du retard à l’allumage. L’intervention de Mounir Chraibi, directeur exécutif de Bank of Africa (BOA), a permis à l’auditoire de mieux comprendre les raisons de la méforme du paiement mobile. Sachant que le Maroc est un pays doté d’une bonne infrastructure numérique, avec un taux élevé de pénétration d’Internet.

«Pour ce qui est du mobile paiement au Maroc, nous avons plutôt un problème d’adoption et non une contrainte technologique», explique le président du GIE paiement mobile du Maroc. Et de préciser en substance  : «Le lancement du paiement mobile est récent, avec l’octroi d’agréments à 19 établissements de paiement en 2019». Le banquier n’a pas manqué de rappeler que les établissements de paiement ont investi massivement afin de faire du paiement mobile un véritable instrument d’inclusion financière, avec à la clef 20.000 points de vente et des fonctionnalités pratiques. Pourtant, l’activité, qui a enregistré un volume de 2 Mds de DH et 6 millions de wallets ouverts, dont 10% actifs, n’est pas au rendez-vous.

Les causes évoquées par Chraibi, qui alerte sur les risques de faillite de certains acteurs non adossés à une banque, et ce faute d’un niveau d’activité suffisant, sont entre autres, le démarrage récent et la réglementation stricte de la Banque centrale. Notons au final que la mise en œuvre du registre social unifié (RSU) est une opportunité pour les établissements de paiement outillés pour assurer la distribution d’aides financières aux populations cibles. 

 

 

 

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