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Textile turc, régime de change et comptes publics : les précisions de Boussaid

Textile turc, régime de change et comptes publics : les précisions de Boussaid

 

- Les mesures restrictives appliquées aux importations de textiles turcs n’ont rien de politique selon le ministre des Finances

 

 

Dans les locaux du ministère des Finances, Mohamed Boussaid s'est livré récemment à son traditionnel exercice de présentation des résultats préliminaires macroéconomiques de l'année budgétaire 2017.

L’argentier du Royaume n’a pas manqué d’apporter quelques précisions sur plusieurs sujets. A commencer par les mesures visant le textile turc.

Sur les mesures restrictives appliquées aux importations de textiles turcs, le ministre a tenu à tirer les choses au clair : «Il n’y a rien de politique sur ce sujet. Chacun défend les intérêts économiques de son pays», a-t-il déclaré.

D’ailleurs, explique-t-il, le Maroc a fait part de sa décision à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et informé ses partenaires turcs de la nécessité de respecter le seuil fixé pour ses exportations vers le Maroc, faisant savoir que face à une concurrence déloyale, le Royaume n’hésitera pas à déployer tous les outils réglementaires nécessaires pour défendre ses intérêts économiques.

L’on rappelle que pour contrecarrer la déferlante des produits de textile turcs, le gouvernement avait en effet décidé, en début d’année, d'actionner des mesures d’ajustement prévues par l'Accord de libre-échange avec la Turquie. Une démarche qui a fait suite aux protestations des opérateurs du textile marocains, lesquels se plaignaient d’une concurrence déloyale.

 

Flexibilité du Dirham : pas de spéculations des banques

 

«Les premiers jours étaient les plus décisifs et ont donné les premiers indices : le marché a bien réagi et a accepté la réforme». C’est en ces termes que s’est exprimé Boussaid sur le sujet de la flexibilisation du Dirham.

Le ministre a fait savoir que la demande des banques en devises étrangères n'a pas dépassé, durant la période du 12 au 24 janvier, les 16 millions de dollars. Cette demande a été entièrement satisfaite par Bank Al-Maghrib. Selon lui, ces données témoignent de la confiance du marché et des opérateurs dans la valeur de la monnaie nationale.

Sur la chute drastique des réserves de change intervenue entre mai et juin 2017, et qui avait suscité à l’époque l’ire du gouverneur de Bank Al-Maghrib, Boussaid nuance et affirme que ce qui s’est passé est dû au comportement des opérateurs économiques qui n’avaient pas de «visibilité», réfutant ainsi la thèse de la spéculation des banques marocaines.

Et d’ajouter : «Les opérateurs qui se sont rués sur les produits de couverture durant cette période ont finalement perdu car, depuis, la valeur du Dirham s’est améliorée».

L’on rappelle qu’à ce jour, le dossier n’est pas clos, car les investigations menées par l’Office des changes ne sont pas encore achevées.

 

Comptes publics : pas d’anomalie

 

Un autre sujet abordé lors de cette conférence est relatif aux critiques adressées par la Cour des comptes sur l’exécution du budget de l’Etat au titre de l’année 2016.

Là aussi, le ministre s’est voulu clair et rassurant. «La Cour des comptes n'a jamais avancé que nos comptes ne sont pas bien établis. Ne faites pas dire à la Cour des comptes ce qu'elle n'a jamais dit», a-t-il prévenu.

Et d’insister sur le fait que ce sujet a pris une autre dimension au niveau des médias.

«Ils nous ont simplement demandé d'ajouter des informations complémentaires en annexe», indique-t-il.

Pour Boussaid, le Maroc dispose de la «meilleure note» dans le système d’évaluation de la gestion des finances publiques PEFA (Public Expenditure and Financial Accountability ) de la Banque mondiale. Il a aussi mentionné que le FMI, dans le cadre de l’article 4, a passé au peigne fin les comptes de l’Etat sans signaler d’anomalies. ■

 

 


Les «bons» chiffres préliminaires de 2017

Selon les derniers calculs du ministère des Finances, l’économie marocaine aurait fini l’année 2017 sur un taux de croissance de 4,6% contre 1,2% en 2016, à la faveur de la bonne saison agricole.

Le déficit budgétaire hors privatisation s’est établi à 3,5% en 2017 contre 4,1% une année auparavant. «Ce résultat a été obtenu grâce à une maîtrise des dépenses courantes et une meilleure mobilisation des recettes, et ce en dépit de la poursuite de l’accélération de l’investissement», explique le ministre.

Pour ce qui est des échanges extérieurs, Boussaid précise que le déficit commercial a enregistré un léger accroissement de 2,6%, en relation avec l’augmentation de 6,3% des importations, liée notamment au renchérissement des cours du pétrole. C’est aussi la résultante de la bonne performance des exportations (+9,3%), à la fois de l’OCP et des autres métiers mondiaux du Maroc. Ces éléments ont eu pour effet une amélioration du taux de couverture de 1,5 point.

Les chiffres présentés font aussi état du ralentissement du taux d’inflation à 0,7% en 2017 contre 1,6% l’an précédent, en raison de la stabilité des prix des produits alimentaires. Finalement, pour la première fois depuis 2008, le taux d’endettement du Trésor recule à 64,5% du PIB en 201 contre 64,7% en 2016. Ce niveau reste soutenable et devrait poursuivre sa trajectoire baissière au cours des années à venir, selon Boussaid. ■


 

Y. Seddik

 

 

 

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