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Système financier: résilience avérée en pleine crise économique

Système financier: résilience avérée en pleine crise économique

Le système financier national tient toujours tête à la crise 10 mois après le début de la pandémie.

Banques, assurances et marché des capitaux continuent d’afficher de solides fondamentaux malgré les soubresauts économiques, alors que la situation des régimes de retraite, elle, inquiète les régulateurs.

 

Par Y. Seddik

 

Fin décembre, le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) a effectué une série d'études d'impact et de stress-test au titre du 4ème trimestre 2020. Les conclusions de ces exercices montrent «globalement, et jusqu’ici, une résilience du secteur financier marocain, malgré la persistance de la pandémie et ses répercussions économiques».

Les banques, dans cette conjoncture porteuse de risques, sont parvenues au titre du premier semestre 2020 à préserver leurs fondamentaux en matière de solvabilité et de liquidité. Elles ont dégagé, sur base sociale, à fin juin 2020, un ratio moyen de solvabilité de 15,5% et un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 11,4%, supérieurs aux minimas réglementaires. Le coussin de liquidité ressort, quant à lui, à 176% à fin octobre, bien au-delà du minimum réglementaire de 100%, selon les conclusions du Comité. Mais la crise a porté un gros coup à la rentabilité du secteur bancaire.

Ce dernier a accusé à fin juin 2020 une baisse de 47% de son résultat net, sous l’effet principalement de la montée significative du coût du risque de crédit et de la contribution au fonds Covid-19. A cet égard, le taux de créances en souffrance des banques à fin octobre s’est aggravé à 10,8% pour les entreprises non financières et à 9,2% pour les ménages, contre respectivement 10,1% et 8% à fin 2019. D’ailleurs, c’est l’un des points de vigilance surveillé méticuleusement par la Banque centrale.

Assurances : solidité et croissance

Même son de cloche chez les assureurs. Malgré le contexte de la crise Covid-19, le secteur continue, dans l’ensemble, de faire preuve de solidité et de croissance aussi bien en vie qu’en non vie. Au plan technique, sur les dix premiers mois de 2020, le chiffre d’affaires s’est accru de 2,7% en glissement annuel, avec une progression de 1,4% pour la branche vie et 3,7% pour la nonvie. La sinistralité devrait, pour sa part, s’inscrire en baisse, en lien notamment avec l’arrêt de l’activité économique durant la période du confinement.

Au plan financier, les placements des entreprises d’assurances ont augmenté de 4,4% pour atteindre 192,4 milliards de DH et les plus-values latentes continuent de s’améliorer avec le redressement du marché boursier. Quant au résultat net des sociétés d’assurances, il a enregistré à fin juin 2020 une baisse de 25,2%, impacté essentiellement par la contreperformance des activités financières durant le premier semestre. Par ailleurs, le secteur continue de dégager une marge de solvabilité, en couverture du risque de souscription, largement supérieure au minimum réglementaire.

Ces excédents de marge devraient, néanmoins, connaître une baisse importante avec le passage à la solvabilité basée sur les risques. Bourse : nette rattrapage au T4 Après les tensions aux cours du premier semestre, causées par les incertitudes liées à la pandémie Covid-19, le marché des capitaux a été globalement stable au cours de ce deuxième semestre.

Le marché actions a même repris une tendance haussière à partir du quatrième trimestre 2020, avec une volatilité moyenne limitée à 8,6%, ce qui a ramené la contreperformance de l’indice Masi à -7,6% au 25 décembre contre -17,1% au 29 juin 2020 et -26,15% au 18 mars 2020. La valorisation globale de la Bourse ressort au 25 décembre à un niveau relativement élevé de 18,2 x, dépassant légèrement sa moyenne historique sur les cinq dernières années. La liquidité du marché boursier retombe à 8,8% à fin novembre après une amélioration à 11,5% en mai 2020, selon les calculs du CCSRS.

Retraites : voyants rouges

La sous-tarification des droits acquis dans le cadre de la branche long-terme de la CNSS et du régime général du RCAR conduit à une forte accumulation des dettes implicites (engagements non couverts) des deux régimes, note le CCSRS.

En ce qui concerne le régime des pensions civiles géré par la CMR, sa réforme paramétrique intervenue en 2016 a permis d’équilibrer sa tarification au titre des droits acquis après 2017. Toutefois, l’importance des engagements du régime au titre des droits acquis avant la réforme menace à court terme sa pérennité, avec un épuisement des réserves projeté pour 2029.

 

 

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