Certains émetteurs bousculés par l’introduction de cette nouveauté.
Le marché résiste, malgré quelques copies de mauvaise facture.
Par Y.S
Investisseurs et émetteurs devront désormais s’habituer aux nouvelles règles du régulateur en termes de communication financière. La fréquence de publication a augmenté et certaines sociétés en font leur première expérience. Un exercice relativement nouveau pour le marché, et qui devrait contribuer à rehausser la confiance aux deux bouts de la chaîne d’investissement.
Après les banques, c'est donc au tour des autres émetteurs de communiquer trimestriellement sur leurs activités, du moins en partie. Puisque le socle minimum d'information défini par la circulaire de l’Autorité marocaine des marchés des capitaux (AMMC), publiée au Bulletin officiel, se limite à quelques indicateurs. Parallèlement, ces directives n’ont pas connu de temps de latence, puisqu’elles ont directement été appliquées le trimestre suivant la publication de la circulaire au B.O (le deuxième trimestre). Le délai limite de publication a été arrêté au 31 août.
Nouvel agenda des publications financières
Des émetteurs bousculés
L’AMMC a insisté sur le fait que les modifications apportées au livre III de sa circulaire ont été faites d’une manière collaborative et en concertation avec toutes les parties prenantes. Pourtant, certaines sociétés se disent «être prises de court par ces nouvelles exigences» alors que d’autres restent «confuses» quant à l’agenda annuel de publication.
Rappelons tout de même que le projet de modification a été mis en consultation publique pendant une certaine période, durant laquelle le régulateur a reçu les remarques et les propositions éventuelles sur le sujet.
Aujourd'hui, et à quelques jours du deadline (31 août), seule une poignée de sociétés s’est acquittée de cette obligation, sans compter les banques et les émetteurs tenus par des exigences de double cotation. L’on s’attendra donc à une bousculade au dernier jour du délai légal, voire même des dépassements.
Les émetteurs ont suivi à la lettre le canevas proposé par l’AMMC. Celui-ci spécifie que le communiqué publié doit contenir un certain nombre d’indicateurs financiers établis individuellement et de façon consolidée, le cas échéant (évolution du chiffre d’affaires, informations sur les investissements et les désinvestissements réalisés, endettement financier).
Dans un souci de comparabilité, ces indicateurs de la période concernée doivent être comparés à la même période de l’exercice précédent, au cumul depuis le début de l’exercice et au cumul à l’arrêté de l’exercice précédent. Les émetteurs peuvent publier d’autres indicateurs spécifiques à leur activité, et les utiliser de manière continue pour assurer leur comparabilité dans le temps. En cas de changement, ils doivent en justifier la raison dans la même publication.
Un marché résistant
Le marché est resté serein malgré ce chamboulement et le flot d’informations qui en a résulté. La salve des profits warning et celle des résultats (trimestriels et semestriels) en demi-teinte tombés au début du mois, n’a pas fait craquer le Masi. Celui-ci a, au contraire, percé vers ses sommets annuels, malgré les vents contraires de l’été (absence de profondeur et décalages rapides de cours). Est-ce à dire que les investisseurs n’accordent pas beaucoup d’importance à ces trimestriels, qui ne donnent pas la vraie tendance ?
D’ailleurs, pour la petite histoire, l'investisseur milliardaire, Warren Buffett, estime que les indications sur les performances trimestrielles conduisent à une fixation malsaine sur les profits à court terme au détriment de la stratégie et de la croissance de long terme. Et que la vision à court terme des marchés financiers nuit à l'activité économique. u
Rapport annuel/semestriel : les nouveautés
L’AMMC ne s’est pas arrêtée là, réclamant même un rapport financier semestriel, lequel doit être publié sur le site Internet de l’émetteur dans un délai de trois mois suivant la clôture du premier semestre de chaque exercice. Idem pour le rapport financier annuel, qui doit tomber au plus tard quatre mois suivant la clôture de l'exercice.