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Microentreprises et TPE : les freins à l’inclusion financière

Microentreprises et TPE : les freins à l’inclusion financière

 

Le faible volume d’activité est le premier frein à la bancarisation, suivi par le manque de besoin et l’absence de confiance dans les banques.

 

Par M.D

 

Le récent rapport de Bank Al-Maghrib portant sur les infrastructures des marchés financiers et les moyens de paiement ainsi que les initiatives d’inclusion financière apporte un éclairage sur les freins à l’inclusion financière des microentreprises et des TPE.

«Malgré le progrès significatif réalisé par le Maroc en termes d’utilisation des services financiers par les entreprises, les microentreprises et les TPE rencontrent des obstacles à leur inclusion financière, associés principalement au volume de leurs activités et à leur perception à l’égard du système financier», rappellent les experts de la Banque centrale.

Ce constat est corroboré par des données. En effet, l’enquête sur les microentreprises, les TPE et les entrepreneurs individuels révèle que le faible volume d’activité (45% des sondés) est le premier frein à la bancarisation, suivi par le manque de besoin (41% des interrogés) et l’absence de confiance dans les banques (13% des questionnés).

Le sondage met également en évidence que seuls les produits bancaires les plus basiques ont une pénétration conséquente au niveau de la catégorie d’entreprises précitées. Il s’agit des cartes bancaires et des chèques. L’autre information divulguée est que 60% des entreprises rencontrent des problèmes de trésorerie.

«Pour faire face à ce problème, 53% d’entre elles recourent à l’entourage et 29% aux règlements différés auprès du fournisseurs», lit-on dans le rapport. Ce qui remet en selle la problématique des délais de paiement au niveau du secteur privé.

Dans le même ordre d’idées le coût des crédits est le principal critère de décision pour le choix d’une offre de financement (53% des sondés). Arrive ensuite la souplesse accordée lorsque surviennent des difficultés de paiement et enfin le montant de la traite. Enfin, l’absence d’offre de financement ciblée constitue l’un des obstacles majeurs à l’inclusion financière des TPE, dont le lancement et le développement s’avèrent être pénalisés par la difficulté de l’accès au financement, combinée au faible niveau de compétences financières.

 

Informel et cash

«Le niveau de l’informel et de cash pénalisent l’inclusion financière des individus et des entreprises, en particulier du fait de l’incapacité des opérateurs financiers à apprécier le risque de ces segments et l’appréhension de ces populations par rapport aux circuits financiers formels», précise le rapport de Bank Al-Maghrib.

Le caractère informel complexifierait ainsi l’accès au crédit bancaire pour les particuliers et les entreprises à cause de plusieurs raisons. Il s’agit du peu de garanties et de sûretés à apporter pour un crédit, de l’insuffisante connaissance des comptes de résultats des entreprises, des dossiers de crédit ou d’ouverture de compte souvent incomplets et de complication avec les règles de lutte contre le blanchiment des capitaux.

Enfin, BAM attire l’attention sur les problèmes auxquels se heurtent les nouvelles entreprises. Celles-ci rencontraient des difficultés à financer l’amorçage de leur activité expliquées principalement par la difficulté de les scorer et les insuffisances des mécanismes de soutien. ◆

 


Paroles de Pro : Ahmed Elazraq, Directeur général de GTEL

«Les chiffres qui ressortent de l’enquête de BAM auprès des microentreprises, des TPE et des entrepreneurs individuels traduisent la réalité du terrain. Il faut savoir que ces entreprises dont plusieurs évoluent dans le commerce, utilisent beaucoup de cash. Ce qui constitue une barrière à leur inclusion financière. Certains patrons de cette catégorie d’entreprises ne considèrent d’ailleurs pas la banque comme un passage obligé pour le financement de leurs activités. Très souvent dépourvus d’épargne, beaucoup d’entre eux comptent sur la solidarité familiale. Il faut aussi préciser que bon nombre de ces entrepreneurs «vulnérables» ne trouvent pas éthique le crédit bancaire pour des raisons religieuses. Partant, force est de constater que les banques participatives ont un grand rôle à jouer pour l’inclusion financière des microentreprises, des TPE et des entrepreneurs individuels. Le Crownfunding qui devrait bientôt être opérationnel au Maroc peut également contribuer à cela».  ■

 

 

 

 

 

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