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Stabilité financière : les régulateurs du secteur font le point

Stabilité financière : les régulateurs du secteur font le point

Alors que l’économie mondiale évolue dans un climat de fortes incertitudes, le système financier national confirme sa résilience. Réunis le 7 juillet à Rabat, les régulateurs du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) ont dressé un état des lieux plutôt rassurant.

 

Par Y. Seddik

En dépit des tensions géopolitiques et commerciales, l’économie marocaine affiche une croissance soutenue de 3,8% en 2024. Cette dynamique devrait s’accélérer pour atteindre 4,6% en 2025, avant de se stabiliser à 4,4% en 2026. Parallèlement, l’inflation reste modérée, à 1,1% en 2025 et 1,8% en 2026, ce qui contribue à préserver le pouvoir d’achat dans un environnement international volatil. Sur le plan extérieur, le déficit courant devrait passer de 1,2% du PIB en 2024 à 2,1% en 2025, avant de revenir à 1,9% en 2026.

Les réserves de change continueraient de couvrir plus de cinq mois d’importations, renforçant ainsi la résilience externe du pays. Par ailleurs, le déficit budgétaire poursuit son repli, tombant à 3,9% du PIB en 2024, avec une trajectoire prévue à 3,4% en 2026. Dans le même sens, la dette du Trésor se réduit progressivement, passant de 67,7% du PIB en 2024 à 65,6% en 2026, confirmant les efforts de consolidation des finances publiques.

Concernant le secteur bancaire, celui-ci connaît un redressement significatif, avec une progression de 24% du résultat net en 2024, soutenue par la performance des activités de marché. De plus, le crédit au secteur non financier devrait croître en moyenne de 6% sur 2025-2026, en rupture avec la tendance précédente. Bien que les créances en souffrance aient légèrement augmenté à 8,8%, le taux de provisionnement reste stable à 68%, tandis que les ratios de solvabilité se maintiennent à des niveaux confortables (13,5% en fonds propres de base et 16,2% en global). Les stress tests confirment par ailleurs la capacité du secteur bancaire à absorber les chocs tout en respectant les exigences prudentielles.

Le ratio de liquidité à court terme demeure également supérieur au seuil réglementaire. En ce qui concerne les infrastructures des marchés financiers, elles continuent d’afficher une résilience financière et opérationnelle, sans risque systémique significatif. De leur côté, les assurances progressent, avec un chiffre d’affaires de 58,8 milliards de dirhams (+5,1%) et un résultat net en hausse de 2,9%. La marge de solvabilité s’améliore également, atteignant 354,7%, soutenue par la bonne performance des marchés boursiers et la baisse des taux. S’agissant de la Bourse de Casablanca, l’indice MASI a enregistré une hausse de 25% au 1er juillet 2025, confirmant l’intérêt des investisseurs malgré une volatilité accrue.

Parallèlement, la liquidité boursière s’améliore, atteignant 13,92% à fin mai. Sur le marché obligataire, la tendance baissière des taux se poursuit. Les émissions de bons du Trésor ont atteint 57,7 milliards de dirhams à fin mai, avec un encours s’établissant à 771 milliards de dirhams, tandis que la dette privée reste stable à 278,6 milliards de dirhams. En outre, le marché des OPC continue de se renforcer.

Les OPCVM voient leur actif net bondir de 21,2%, atteignant près de 792 milliards de dirhams grâce à l’afflux des souscriptions des investisseurs. Les OPCI enregistrent une légère hausse de 0,6% de leur actif net à 110 milliards de dirhams, tandis que les OPCC progressent de 12% à 3,52 milliards de dirhams, confirmant l’attrait des véhicules d’investissement alternatifs. Dans le même temps, le nombre d’investisseurs individuels et le volume des transactions boursières continuent d’augmenter, renforçant ainsi la profondeur du marché marocain.

Concernant le secteur des retraites, malgré l’amélioration des indicateurs financiers des régimes suite aux augmentations salariales issues du dialogue social de 2024, le CCSRS note la persistance de déséquilibres structurels. Le Comité appelle ainsi à la mise en œuvre rapide de la réforme prévue, basée sur un système à deux pôles, afin d’assurer la viabilité à long terme de ces régimes. Enfin, le Comité a salué les avancées réalisées dans le renforcement du dispositif de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, tout en insistant sur la nécessité de poursuivre ces efforts en vue du troisième cycle d’évaluation du Groupe d'action financière du MoyenOrient et de l'Afrique du nord (GAFIMOAN) en 2026. 

 

 

 

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