Loi de Finances, politique monétaire et inflation vont rythmer l a rentrée des investisseurs.
Par A. Hlimi
L’été était loin d'être agité sur le marché des capitaux marocain avec une actualité plutôt morose. Un encéphalogramme plat entrecoupé de quelques données macro économiques comme l'inflation en juillet accueillie de manière mitigée, pour ne pas dire ignorée par les investisseurs. Pourtant, le HCP a publié un indice des prix à la consommation en baisse en rythme annuel pour le cinquième mois consécutif. Mais ce message en théorie régissant le marché est entaché de quelques zones d'ombre : L'inflation est en hausse d'un mois à l'autre et la composante alimentaire ne décélère toujours pas.
Politique monétaire : Atterrissage en douceur
Cette configuration ne semble pas entraver à ce stade le consensus marché qui plaide pour une poursuite de l'atterrissage en douceur de la politique monétaire. Bank Al-Maghrib avait déjà donné des signaux en juin et la logique voudrait, en tenant compte de l'évolution de l'inflation et de l'approche des taux cibles sur les autres marchés, que l'institution maintienne le cap de l'adoucissement avec un statu quo en septembre. Les pronostics des analystes devraient d'ailleurs tomber dans les jours à venir.
Une Loi de Finances pour le pouvoir d'achat
Véritable moteur de notre économie, la consommation intérieure a été chahutée par l'inflation. Les différentes mesures gouvernementales ont tout juste été perçues par les citoyens dont les bas revenus souffrent le plus de la hausse du panier alimentaire. Dans son Conseil de gouvernement de la rentrée, Aziz Akhannouch a incité les ministres à renforcer les mesures visant à faire face aux répercussions conjoncturelles sur les citoyens. Le gouvernement s'emploie également à élaborer une nouvelle approche dédiée au soutien direct aux familles souhaitant acquérir une résidence principale et à poursuivre la mise en œuvre du chantier royal de la protection sociale. Dans le cadre de ce chantier, le programme des allocations sociales sera lancé avant la fin de l’année en cours, sur la base du registre social unifié, qui constitue le mécanisme le plus efficace en matière de ciblage des ménages pauvres et des démunis. Les marchés seront donc attentifs aux propositions concrètes qui seront faites dans le cadre du PLF et surtout leurs coûts et les ressources nécessaires pour financer ces réformes.