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Ligne de crédit modulable du FMI: c’est quoi au juste ?

Ligne de crédit modulable du FMI: c’est quoi au juste ?

Après avoir tiré la LPL, le Maroc pourrait s’intéresser à la LCM dès le mois de mars de 2023.

 

Par A. Hlimi

Ligne de précaution et de liquidité (LPL), Ligne de crédit modulable (LCM)…, on pourrait très vite se perdre entre ces différentes formules de financement offertes par le FMI à ses membres. Le Maroc, justement, après avoir tiré le reste de sa LPL, soit 2 milliards de dollars sur les 3 négociés avec le FMI – 1 milliard ayant été tiré pendant la crise sanitaire–, s’intéresse désormais à la ligne de crédit modulable.

«Ce mécanisme de financement est réputé pour sa souplesse et assure aux pays admissibles l'accès immédiat à un montant élevé de ressources du FMI sans conditionnalité continue», a expliqué Abdellatif Jouahri lors du point de presse à l'issue de la 4ème et dernière réunion trimestrielle de 2022 de BAM. La ligne de crédit modulable a été conçue pour répondre à la demande de financement émanant de pays qui présentent une politique et des antécédents économiques très solides pour prévenir et résoudre des crises.

À ce jour, cinq pays ont fait appel à la LCM (le Chili, la Colombie, le Mexique, le Pérou et la Pologne). Aucun d’entre eux n’a encore effectué de tirage sur sa ligne de crédit, mais la LCM a fourni à ces pays une garantie précieuse et a aidé à renforcer la confiance des marchés en période d’accentuation des risques.

 

Les avantages de la LCM

Les pays admissibles bénéficient de la souplesse de pouvoir effectuer un tirage sur la ligne de crédit à tout moment pendant une période déterminée, ou de la considérer comme un dispositif de précaution. La LCM assure aux pays admissibles l’accès immédiat à un montant élevé de ressources du FMI sans conditionnalité continue, grâce à la solidité de leur politique économique. L’accord au titre de la LCM fournit une ligne de crédit reconductible d’une durée initiale d’un ou deux ans.

Dans le cadre d’un accord biennal au titre de la LCM, le Conseil d'administration du FMI doit conclure la revue des mesures prises par le pays membre dans les 12 mois qui suivent l’approbation de l’accord, pour que le pays membre puisse maintenir son accès aux ressources du FMI la deuxième année. La revue détermine si le pays membre continue de respecter les critères d’admissibilité. Lorsqu’un pays décide de tirer sur la ligne de crédit, le remboursement doit être effectué sur une période allant de 3 ans et un trimestre à 5 ans. Le montant d’accès aux ressources du FMI n’est pas plafonné et le besoin de financement est évalué au cas par cas, selon les besoins actuels ou éventuels du pays membre au titre de la balance des paiements.

Le coût de l’emprunt au titre de la LCM est identique à celui de l’accord de confirmation traditionnel du FMI et de la ligne de précaution et de liquidité (LPL). Selon Jouahri, la signature de cette ligne de crédit interviendra probablement en mars si le Maroc remplit certaines conditions, dont la sortie de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI). Et de noter qu’une visite des experts du GAFI est attendue entre le 16 et le 23 janvier prochains, avec pour objectif de s’assurer que le Maroc a procédé à l’application effective de leurs recommandations. 

 

Des critères d'accessibilité stricts 
Outre l’évaluation très positive des politiques menées par le pays lors des plus récentes consultations au titre de l’article IV, les critères d’admissibilité d’un pays à la LCM sont les suivants :
• Viabilité de sa situation extérieure; • Compte de capital dominé par des flux de capitaux privés; • Antécédents d’accès continu aux marchés de capitaux internationaux à des conditions favorables; • Au moment de la demande d’un accord à titre de précaution, position des réserves qui, en dépit des problèmes éventuels de financement de la balance des paiements qui justifient une aide du FMI, reste relativement satisfaisante; • Santé des finances publiques, et notamment viabilité de la dette publique; • Inflation maintenue faible et stable grâce à une saine politique monétaire et de change; • Système financier sain et absence de problèmes de solvabilité qui pourraient menacer la stabilité du système; • Contrôle efficace du secteur financier; • Intégrité et transparence des données statistiques.

 

 

 

 

 

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