Le taux de rendement minimum du compte sur carnet progresse de 6 points de base.

Un placement privilégié par les Marocains.

Par B. Chaou

1,96% : c’est le nouveau taux minimum fixé par Bank Al-Maghrib (BAM) en vue de la rémunération des comptes sur carnet pour le premier semestre de l’année 2019. Un rendement minimum qui ressort en amélioration par rapport au semestre précédent. En effet, d’après la dernière revue mensuelle de la conjoncture économique publiée par la Banque centrale, le taux actuel est en hausse de 6 points de base par rapport au semestre de l’année écoulée où il était de l’ordre de 1,88%.

Ce faisant, le compte sur carnet vient livrer à travers ce rehaussement de taux une prestation plus renforcée, faisant bien mieux que les trois dernières années. Rappelons-nous qu’en 2016, il avait accusé son plus bas niveau historique en proposant un rendement minimum de 1,66%.

Il est important de noter que ce type de placement demeure tributaire du taux minimum imposé par la Banque centrale et du taux des bons du Trésor à maturité 52 semaines sur lequel il est indexé.

Remarquons que les taux proposés par le Trésor public avaient baissé suite au faible appétit de ce dernier et à l’amélioration de ses conditions de financement. Deux facteurs qui ont influencé à la baisse le taux du compte sur carnet durant ces dernières années.

Néanmoins, au cours du deuxième semestre 2018, les cours des bons du Trésor à 52 semaines ont augmenté de 15 points de base, pour se situer à 2,45%, impactant par la même occasion le rendement minimum du compte sur carnet qui a augmenté de 0,8 point. «La forte demande sur les maturités de court terme a sensiblement stimulé les taux obligataires, qui ont conforté à leur tour le rendement des placements financiers tels que les comptes sur carnet», nous confie un expert.

Priorité à la sécurité

Paradoxalement, la baisse du taux de rémunération de ce placement ces dernières années ne semble pas démotiver les ménages : il est considéré comme étant leur placement préféré. Déjà, le flux d’épargne constaté l’année dernière constitue la traduction parfaite de la nature du placement que recherchent les épargnants marocains.

En effet, simplicité et précaution sembleraient être privilégiées. La même source nous confie que «les épargnants privilégient la sécurité et la liquidité par rapport au rendement, ce qui explique l’attrait des petits épargnants pour les comptes sur carnet, malgré la faible rémunération et la forte charge fiscale de ceux-ci».

En effet, il est à noter que les revenus tirés des comptes sur carnet sont taxés à hauteur de 30% pour les personnes résidentes et de 10% pour les non résidentes, au titre de la taxe sur les produits de placement à revenu fixe (TPPRF), ce qui réduit sensiblement le rendement réel de ce placement. Sans parler de l'inflation…

Un encours de  159 milliards de DH

L’encours des comptes sur carnet atteint actuellement près de 159 milliards de DH, en croissance annuelle d’à peu près 4%. La rémunération de ce type de compte est versée par les banques trimestriellement, et il est possible de constituer un compte sur carnet à partir d’un montant minimum de 100 DH, avec un plafond maximum autorisé de 400.000 DH, sans être contraint de payer une commission à l’ouverture ou à l’utilisation.

Assimilé à un compte à vue, ce produit présente l’avantage de la sécurité et de la disponibilité immédiate de l’épargne, permettant également un suivi facile et continu, puisque toutes les opérations sont transcrites sur un livret mis à la disposition du client.

Par ailleurs, pour optimiser la rémunération, il est conseillé de faire attention aux dates de valeur. C’est-à-dire les dates à partir desquelles les opérations de retrait et de versement sont prises en compte pour le calcul des intérêts.

Par exemple, une somme versée le 9^ème  jour, vous ne commencerez à percevoir des intérêts qu’à partir du 20 du même mois.

Inversement, une opération de retrait effectuée le 11 du mois est comptabilisée comme étant faite au début du même mois. Notons que certaines banques attirent la clientèle en supprimant à titre d’exemple ces dates de valeurs, tandis que d’autres banques misent plutôt sur un taux de rémunération progressif.

Cette souplesse mise en place par les banques au niveau des comptes sur carnet vient encore plus conforter le flux de liquidité sur ce produit ayant déjà une grande notoriété auprès des épargnants marocains.  ◆