Les établissements et entreprises publics ont été les premiers à faire l’objet d’audit au Maroc. Ces examens étaient une requête des bailleurs de fonds internationaux, il y a plus de 50 ans. Mais depuis, aucune réelle avancée n’a été réalisée dans ce domaine. Des lacunes, persistent surtout au niveau de la certification des comptes de l’Etat et ceux des collectivités territoriales.
Des avancées encourageantes ont certes été enregistrées, comme la mise en œuvre de la loi organique de la Loi de Finances qui a institué l’audit des comptes de l’État, par la Cour des comptes. Toutefois, des actions vigoureuses restent à déployer, particulièrement en ce qui concerne la transparence financière, la gouvernance et la redevabilité.
«Il n’y a pas aujourd’hui de référentiel comptable pour les collectivités territoriales. Il y a eu plusieurs tentatives pour en établir un, mais rien de concret jusqu’à présent», déplore Issam El Maguiri, président de l’Ordre. «Il est question aujourd’hui de transposer le modèle de l’audit privé vers le domaine public et de discuter les difficultés associées à l’implantation de la fonction d’audit dans le secteur», explique-t-on. Des gaps et des marges de progrès ont d’ailleurs été mis en exergue dans les rapports élaborés par quelques institutions nationales et internationales comme la Cour des comptes, la Banque mondiale, ou l’OCDE.
Ainsi, après avoir débattu de la valeur ajoutée de l’audit financier au service de l’entreprise lors de la cinquième édition des assises de novembre 2017, l’Ordre des experts-comptables a décidé d’organiser la 6ème édition sur la thématique de : «l’audit dans le secteur public et les impératifs de transparence et de reddition des comptes».
«Ces assises offrent l’occasion aux professionnels de dresser un état des lieux de l’audit dans le secteur public, de tirer les enseignements et les acquis à travers les retours d’expérience, notamment dans les entreprises et établissement publics, et de proposer des réformes et des recommandations», expliquent les membres de l’Ordre, qui ont réuni la presse pour présenter le programme des assises.
Ils ajoutent que le Maroc n’a plus rien de nouveau à découvrir sur le plan théorique concernant les concepts, les principes et les techniques d'audit. Mais, il doit en revanche étendre méthodiquement la mise en œuvre de cette fonction au service de la gestion publique.
Cette manifestation connaîtra la participation de plus de 250 personnes, dont des décideurs, des économistes, des professionnels de la finance, des investisseurs, des entrepreneurs, des représentants d’entreprises privées, des régulateurs et des personnalités publiques. ■
Y.S