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Inclusion financière : Barid Al-Maghrib aux avant-postes

Inclusion financière : Barid Al-Maghrib aux avant-postes

Ahmed Amin Benjelloun Touimi, Directeur général du Groupe Barid Al-Maghrib


 

Le digital est un moyen d’inclusion financière par excellence, comme le démontre le cas kenyan.

Le Groupe Barid Al-Maghrib a déjà défriché le terrain à travers une série d’actions de proximité.

 

Propos recueillis par Badr Chaou

 

Finances News Hebdo : A travers quels moyens peut-on réussir l’inclusion financière au Maroc ?

Ahmed Amin Benjelloun Touimi : Il est pour moi indéniable que l’inclusion financière dépend fortement de l’éducation financière.

Il est nécessaire de familiariser toutes les catégories de la population avec les services et produits financiers. Aujourd’hui, le souci de l’éducation financière ne touche pas seulement les pays en voie de développement, c’est une problématique qui concerne aussi les pays développés, surtout après la crise de 2008. Car les consommateurs seront obligés de faire des choix et prendre des décisions financières, et cela doit être fait en toute connaissance de cause.

La bonne nouvelle aujourd’hui, c’est que nous pouvons accélérer et renforcer l’éducation financière grâce notamment à l’outil digital.

 

F.N.H. : Quels sont ces canaux digitaux utilisés aujourd’hui pour mener à bien cette mission de l’éducation, et d’inclusion financière par la suite ?

A.B.T. : Aujourd’hui, l’outil digital couvre un champ très large. Il met à disposition plusieurs moyens que nous pouvons utiliser pour faire de l’éducation financière. Par exemple, nous pouvons très facilement, sur les réseaux sociaux, insérer des vidéos ainsi que des capsules qui expliquent et vulgarisent les services et produits financiers.

A travers d’autres moyens plus poussés, à l’image des chatbots, qui mettent en interaction instantanée avec les utilisateurs cibles, il est possible de promouvoir de manière encore plus poussée ce volet de l’éducation financière.

Le digital offre donc la possibilité aux organismes financiers, ainsi qu’aux différentes parties prenantes, la possibilité d’être plus proches de leurs clients et de mieux leur expliquer les rouages de ce qu’est l’épargne par exemple et son importance.

Personnellement, je pense qu’il faut utiliser tous les moyens technologiques à notre disposition, surtout le mobile. Il y a au moins deux tiers des ménages qui sont équipés en Internet, particulièrement via le mobile, et que nous pourrons approcher à travers les plateformes web et réseaux sociaux disponibles.

En ce sens, je cite le cas très connu du Kenya, qui a connu depuis l’année 2007 une réelle «success story» en termes de développement du mobile banking, ainsi que du paiement mobile.

Il est indéniable que cette expérience, qui est passée via l’opérateur «M-psa», est une totale réussite, surtout que le taux de bancarisation était très faible. Depuis le temps, il y a eu le développement du m-paiement et du m-banking dans d’autres pays africains. C’est même devenu un moyen d’inclusion financière par excellence. C’est le type d’expériences desquelles il faut s’inspirer, mais tout en prenant en considération l’environnement propre à notre pays.

 

F.N.H. : Pour réussir le défi de l’inclusion financière au Maroc, ne faut-il pas une concertation entre les différentes parties prenantes ?

A.B.T. : Effectivement, une concertation entre les parties prenantes est primordiale. D’ailleurs, d’importantes initiatives ont été prises tant par la Banque centrale que par le GPBM (Groupement professionnel des banques du Maroc), et le gouvernement.

Il faut citer également la Fondation de l’éducation financière, qui continue de prôner les bonnes initiatives, et qui contacte toutes les parties prenantes pour avancer sur le chantier de l’éducation financière de manière unifiée. On ne peut développer l’éducation financière au Maroc que si c’est une affaire de tous !

 

F.N.H. : Comment les organismes financiers peuvent-ils soutenir encore plus l’inclusion financière ?

A.B.T. : Les organismes associés à ce projet doivent adopter la bonne démarche, et qu’elle soit bien réfléchie et bien étudiée afin qu’elle donne les résultats escomptés.

Au niveau de Poste Maroc, par exemple, nous avons pris des initiatives jugées par beaucoup très intéressantes. Nous avons en effet été parmi les premiers à lancer une émission radio, qui permet aux auditeurs de bénéficier d’une éducation financière concrète.

Nous avons également réalisé une émission sur 2M en 2016 concernant le sujet de l’éducation financière, et ce dans l’optique de donner une meilleure assimilation des produits financiers, et de leur importance tant pour la population que pour le besoin économique.

On peut citer aussi les actions de terrain qu’il ne faut pas négliger, et qui ont tout aussi leur importance afin d’être plus proche des clients pour répondre au mieux à leurs interrogations sur le sujet.

Une autre initiative est le partenariat entre Al Barid Bank et l’UNFM (Union nationale des femmes marocaines) visant l’éducation financière pour les femmes.

Il faut aussi promouvoir des produits incitatifs, et encourageants à plus d’inclusion financière, en proposant la bonne offre au bon prix et au bon segment. ◆

 

 

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