◆ Placée sous le signe des synergies, la fusion Atlanta/Sanad vient de recevoir l'aval de l'Autorité du marché des capitaux en attendant le vote des actionnaires le 25 septembre.
Par A. Hlimi
Encore une étape franchie dans la fusion par absorption de Sanad par sa maison-mère Atlanta, que le management préfère qualifier de rapprochement. Rapprochement, car les deux compagnies ont des tailles quasi similaires. C'est l'opération la plus importante de la rentrée, qui devrait aboutir à la naissance d'un prétendant au leadership national sur le segment non-vie. La note d'information validée cette semaine par l'AMMC (Autorité marocaine du marché des capitaux) est une nouvelle étape dans le processus qui devrait mener à cette fusion. Elle apporte des éléments nouveaux sur le plan technique, liés notamment aux notions de valorisation, mais surtout éclaire par des commentaires du management sur les objectifs du rapprochement.
En un mot : les synergies. Le mot est cité pas moins de 17 fois dans le document de référence. Que ce soit au niveau commercial, opérationnel ou financier, les synergies espérées sont nombreuses. On sait en effet que Atlanta et Sanad fonctionnent de manière indépendante. Sur le marché, elles sont même concurrentes sur certains dossiers. Mais leur particularité, c'est qu'elles partagent des fonctions supports comme le contrôle de gestion, la gestion d’actifs, le contrôle interne, la réassurance et le juridique.
Les responsables de ces fonctions sont communs aux deux compagnies, bien que les équipes dédiées à ces fonctions soient distinctes. Sur le volet financier, les deux compagnies ont des dispositifs de mutualisation de trésorerie, qui sont régis par des conventions réglementées de prêts et avances de trésorerie. Il s'agit désormais de passer à un niveau supérieur avec un nouvel ensemble solide doté de fonds propres renforcés.
Des synergies de croissance
Le document de référence précise les objectifs du management. Le premier élément cité est le chiffre d’affaires additionnel que va générer le rapprochement et qui est lié à l'optimisation du maillage territorial et à son extension : le réseau. De plus, cela devrait permettre l'accès à un nombre et à des affaires de taille plus importante par le réseau des courtiers. L'extension de la gamme produit distribuée par le canal bancassurance et l'accompagnement des réseaux d'agents dans la distribution de produits pour les PME, TPE et professions libérales sont également recherchés.
Des synergies techniques sont tout aussi attendues avec l'amélioration anticipée de la sinistralité, notamment via l'adoption de pratiques communes ayant démontré leur efficacité sur le risque maladie, la convergence progressive des offres et des tarifs, l'optimisation de la gestion de la fraude et l'alignement des niveaux de commissionnement et le renforcement du pouvoir de négociation vis-à-vis des courtiers (meilleures conditions commerciales).
Le groupe devrait également pouvoir optimiser ses achats assurantiels et éviter le besoin en fonds propres supplémentaires éventuels liés à la mise en place de la réglementation SBR. Atlanta va également pouvoir mieux négocier ses coûts de réassurance et optimiser ses coûts de structure. Cette note d'information a eu un écho favorable auprès des investisseurs. L'action Atlanta fait partie du club fermé des entreprises dont le cours affiche une progression positive en 2020 (+4%).
C'est d'ailleurs la seule compagnie d'assurance et l'une des deux financières présentes dans ce tableau composé de 15 sociétés qui résistent à la crise. Les investisseurs s'attendent à des résultats en progression sur le premier semestre, puisque la compagnie a réalisé une opération sur le jeune marché des OPCI et qui a été comptabilisée dans les comptes du premier semestre. Loin d'être réalisée sous la pression réglementaire ou financière, cette opération longtemps suggérée dans les milieux d'affaires et souvent réfutée publiquement par le top management permettra de tourner la page centenaire de Sanad. Comme elle ouvrira un nouveau chapitre dans l'histoire assurantielle du groupe Holmarcom, majoritaire dans Atlanta, et qui devrait sans surprise faire aboutir la fusion lors du vote des actionnaires prévu le 25 septembre