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Fintechs/Banques : s’adapter, coopérer ou mourir

Fintechs/Banques : s’adapter ou mourir

 

Dans son document consacré à l’irruption des fintechs dans le domaine bancaire, le Comité de Bâle a identifié trois catégories de produits issu des fintechs qui interviennent dans le core business des banques :

 

- Crédit, dépôt et services de lever de fonds : crowfunding, plateformes de prêts P2P, banques mobiles, plateformes de scoring de crédit.

- Paiement, compensation, services de règlements : portefeuille mobile, transferts d’argent P2P, monnaie numérique.

- Investissement : trading haute fréquence, le copy trading, e-trading, robot-conseillers (Robo-advice).

 

Ces produits sont portés par des innovations et des nouvelles technologies qui ne sont pas spécifiques au secteur financier, mais qui jouent un rôle important dans le développement des fintechs. Il s’agit principalement des agrégateurs de données (Data aggregators), de l’internet des objets, de la blockchain, des applications Data, du cloud computing, et de l’intelligence artificielle.

Aujourd’hui, selon une enquête du Comité de Bâle auprès de ses membres, le plus grand nombre de fournisseurs de services fintechs se trouve dans la première catégorie (41% des sondés).

Quel avenir pour les banques traditionnelles dans ce contexte ? Vont-elles s’adapter, muter, disparaître ? Difficile de répondre avec certitude, mais le Comité de Bâle a établi 5 scénarii.

 

Scénario 1 : les banques traditionnelles se modernisent, se digitalisent et maintiennent leur domination :

 

Dans ce scénario, les banques en place se digitalisent, se modernisent et parviennent à conserver leur main mise sur la relation client et le core business, en tirant parti des technologies pour changer leurs modèles commerciaux actuels.

«En raison de leur connaissance du marché et de leurs capacités d'investissement les banques pourraient améliorer leurs prestations de services et de produits en adoptant de nouvelles technologies ou en améliorant celles existantes», explique ainsi le comité.

Les technologies telles que le cloud computing, le Big Data ou l’intelligence artificielle sont adoptées par les banques ou activement considérées comme un moyen d'améliorer les produits, les services et les opérations, précise la même source.

 

Scénario 2 : les banques traditionnelles sont remplacées par de nouvelles banques

 

Selon ce scénario, les banques traditionnelles s’avèrent incapables de se transformer et subissent la concurrence de nouvelles banques plus modernes (néo-banques, et banques instituées par les Big Techs). 

 

Scénario 3 : fragmentation des services financiers entre fintechs et banques

 

D’après ce scénario, les banques traditionnelles et les sociétés fintechs opèrent comme des co-entreprises ou des partenaires. Dans cette configuration, la livraison de services est partagée entre les parties.

«Afin de conserver le client, dont les attentes en termes de transparence et de qualité ont augmenté, les banques sont également plus susceptibles d'offrir des produits et des services issus de tiers fournisseurs», explique le Comité. Les consommateurs peuvent dès lors recourir à plusieurs fournisseurs de services financiers au lieu de rester avec un partenaire financier unique. Les éléments de ce scénario sont déjà à l’œuvre, souligne le Comité de Bâle. Ainsi, en matière de services de paiement, apparaissent des joints ventures entre banques et fintechs pour offrir à leurs clients des services de paiements innovants.

 

Scénario 4 : les banques reléguées au rôle de simple prestataire de services

 

Ce scénario stipule que les banques historiques deviennent des prestataires de services tandis que les relations avec les clients deviennent l’apanage de nouveaux intermédiaires. Les banques traditionnelles mettraient ainsi leur savoir-faire au profit des fintechs ou des géants de l’Internet (Big Techs).

 

Scenario 5 : la banque devient obsolète

 

C’est le scénario du pire pour les banques traditionnelles. Dans ce cas de figure, les banques historiques seraient «écartées des transactions financières par des plateformes et des technologies plus agiles qui permettent une mise en relation directe entre le consommateur et ses besoins financiers», note le Comité de Bâle. L’émergence du paiement par bitcoin, reposant sur la technologie blockchain, est l’exemple le plus significatif de cette évolution.

Alors, lequel de ces scénarii sera-t-il réalisé ? Réponse dans les prochaines années. 

 

 

 

 

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