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Fintech/RegTech : Les régulateurs marocains s’y mettent

Fintech/RegTech : Les régulateurs marocains s’y mettent

 

Les régulateurs marocains (BAM, AMMC et ACAPS) repensent leurs stratégies digitales pour s’adapter aux évolutions technologiques.

Le nombre croissant des exigences règlementaires a favorisé l’émergence des RegTech.

Bientôt un «Innovation Lab» chez BAM .

 

Par Y. Seddik

 

Depuis 2008, année de la dernière crise financière, l’inflation réglementaire bat son plein. Une tendance qui n’est pas prête de s’arrêter. Dans la foulée, un nouveau genre de start-up a émergé : les RegTech. Ces «petites sœurs des Fintech», comme aime à les appeler Salah Baina, consultant en technologie disruptive, promettent aux institutions une réduction des coûts des opérations de conformité, une amélioration de leur efficience et une diminution des risques de défaillances. «Ils exploitent la technologie au service de la régulation», ajoute Baina.

Le deuxième panel du 5ème meeting sur l’information financière au Maroc, organisé par Maroclear, la Bourse de Casablanca, et Finances News, s’est justement attardé sur cette thématique. Les régulateurs et les experts présents ont débattu autour du concept et ont partagé leurs différentes expériences.

Point de départ commun entre les régulateurs présents : avant de parler RegTech ou SupTech, il est inévitable de remodeler sa stratégie digitale et de mettre à niveau ses systèmes d’information pour s’adapter et accompagner le changement.

C’est chose faite du côté de Bank Al-Maghrib, qui a lancé un nouveau plan stratégique 2019-2023 pour lequel «la data est vraiment au cœur».

Layla Lakfifi, directeur Organisation et transformation digitale au sein de la Banque centrale, indique ainsi que «le challenge aujourd’hui est d’arriver à une régulation proactive, qui peut se faire en temps réel ou même par exception. Tout ceci ne peut se faire qu’avec l’usage des nouvelles technologies, telles que le Machine Learning, la Blockchain ou encore l’intelligence artificielle».

Et de poursuivre : «Nous allons explorer ce que ces nouvelles technologies peuvent nous apporter pour réaliser nos métiers différemment. Par exemple, pour la supervision bancaire, nous allons étudier tout le potentiel des RegTech et des SupTech qui sont là pour aider les régulateurs».

 

Bientôt un «Innovation Lab» chez BAM

Dans le cadre de ce plan stratégique, BAM a réalisé une étude pour l’élaboration de sa stratégie digitale. Et avant de se pencher sur la formulation de sa vision, les équipes de la Banque ont procédé à une évaluation de la maturité digitale à travers des entretiens avec l’ensemble des entités ainsi qu’une enquête auprès de ses cadres. Il a également été procédé à un diagnostic du processus SI.

Ceci a par la suite permis la définition d’une stratégie déclinée en cinq objectifs et trois leviers (voir illustration ci-dessous).

Source : Bank Al-Maghrib

 

Au plan interne, l’objectif est de simplifier et transformer les processus. Par exemple, pour les fonctions «support», il s’agit d’automatiser les activités manuelles à faible valeur ajoutée et mobilisatrices de ressources. Au plan externe, et pour accompagner la digitalisation des services financiers et l’avènement de nouveaux entrants comme les FinTech, BAM s’emploiera à mettre en place une régulation plus agile et adaptée.

Dans ce sens, la Banque centrale se dotera bientôt d’un «innovation Lab», ouvert à l’écosystème des Fintech et qui aura pour mission de favoriser l’émergence d’idées innovantes porteuses de valeur ajoutée pour ses missions. Elle mettra en place une politique d’accompagnement dédiée aux Fintech pour améliorer la fourniture de services financiers et accélérer l’inclusion financière.

Au final, ces travaux ont permis de constituer le portefeuille de projets de stratégie digitale de la banque.

 

L’ACAPS et l’AMMC s’y mettent aussi

Le régulateur des assurances n’est pas en reste. Dans son plan stratégique 2018-2020, l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS) a introduit un axe stratégique, qui vise à améliorer l’agilité et la réactivité de l’autorité par rapport à l’ensemble des assujettis.

Elle a d’abord dématérialisé les tâches de ses fonctions «supports», nous rapporte Hafid Zelamta, chef de département Contrôle permanent à l’ACAPS. Ensuite, sur le plan métier, «nous avons mis en place une plateforme permettant un suivi rapproché et un contrôle ciblé avec les intermédiaires en assurance». Un autre projet réalisé «à mi-chemin» concerne la réception des états de synthèse des assureurs.  A terme, «ce projet permettra à l’ACAPS de réaliser des tableaux de bord et des canevas dynamiques», a-t-il ajouté.

L’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC), quant à elle, consacre à la thématique digitale un axe central dans son plan stratégique 2017-2020, «avec une volonté de dynamiser le marché en encourageant une large utilisation de la technologie», comme mentionné par Nadia Bouhouch, responsable du département Systèmes d'information chez l’AMMC.

La responsable insiste cependant sur le fait «qu’il faut rester attentif du côté des risques qui en découlent, surtout ceux liés à la cybercriminalité». ◆

 

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