Plusieurs études ont démontré une grande corrélation entre une bonne gouvernance, la performance et l’accès aux financements. Conscients de l’enjeu crucial que cela représente, l’IFC et l’IEF sont déterminés à consolider leur partenariat pour faire rayonner davantage les entreprises familiales.
Par M. Boukhari
La notion de gouvernance au sein des entreprises familiales occupe une place de taille dans les débats qui animent la scène économique au Maroc et ailleurs. Dans ce sens, l’Institut de l’entreprise familiale du Maroc (IEF) et la Société financière internationale (IFC), ont signé mardi 12 décembre à Casablanca un partenariat s’articulant autour de trois aspects. Il s’agit tout d’abord de former les entreprises membres sur les problématiques liées à la gouvernance familiale, telles que la formalisation des cadres de gouvernance, l’organisation de la succession et la préparation des générations futures.
A cette occasion, Kacem Bennani Smires, président de l’IEF Maroc, s’est dit très heureux de pouvoir signer ce partenariat avec l’IFC et échanger leur savoir-faire pour pouvoir améliorer la gouvernance au sein des entreprises familiales. L’IEF, créé en juin 2023, a pour vocation de promouvoir et de valoriser les entreprises familiales marocaines afin de renforcer leur pérennité. Il encourage et diffuse les meilleures pratiques de gouvernance familiale afin de renforcer leur contribution au développement de l’économie du Maroc.
Pour sa part, Xavier Reille, directeur de la Société financière internationale (IFC) pour le Maghreb et Djibouti, s’est dit fier de pouvoir collaborer avec l’IEF. «Cela nous permet de mettre la lumière sur le rôle important des entreprises familiales, parce qu'elles sont le poumon des économies et leur marque d’identité, étant donné qu’elles portent la spécificité de chaque pays. Les entreprises familiales ne sont pas très connues encore, c’est donc important d’avoir une association qui porte leur voix et qui fasse entendre leurs besoins, notamment au niveau de la gouvernance desdites entreprises».
Et d’ajouter : «On souhaite aider à développer des marchés et les initiatives à fort impact comme l’IEF. La gouvernance est l’une des spécialités de l’IFC, et nous souhaitons partager notre expérience cumulée pendant toutes ces années, notamment dans le cas des entreprises familiales à travers des formations et un échange d’expériences». Par ailleurs, IFC contribuera également au développement d’une étude pour recenser et définir différentes caractéristiques des entreprises familiales marocaines, tels que la taille et le nombre. L’étude collectera des données cruciales sur l’état de l’entreprise familiale au Maroc. Enfin, IFC accompagnera l’IEF pour soutenir sa stratégie de développement.
En outre, Moez Miaoui, responsable des programmes de conseil d’IFC pour les activités ESG en Afrique du Nord et de l’Ouest et en Afrique francophone, est revenu dans une présentation sur la particularité de la gouvernance des entreprises familiales. Selon lui, il peut exister une confusion des rôles au sein de ces structures, en sus d’une ambiguïté et complexité des relations et des loyautés des dirigeants et/ ou actionnaires. Il y a aussi des conflitsdifficultés et hésitations à reconnaître les divergences d’intérêts, ce qui favorise une «ambiguïté intentionnelle».
Miaoui a également ajouté que le passé et l’histoire de la famille jouent un rôle important (vision, stratégie, héritages, emploi/ recrutement, leadership de l’entreprise, etc.). Ainsi, «le cadre de la gouvernance familiale se caractérise par le principe de créer une démarcation entre espace familial, actionnariat et gestion de l’entreprise, tout en formalisant le cadre régissant la famille et la relation aux affaires de l’entreprise», a-t-il affirmé.