Les entreprises cotées ont dégagé plus de 251 milliards de DH de chiffres d’affaires en 2021.
Seul le secteur des télécoms affiche des revenus en baisse.
Par Y. Seddik
Après une période difficile marquée par la crise sanitaire et les conséquences qui s'en sont suivies, les entreprises cotées commencent à sortir la tête de l’eau. Elles ont amélioré progressivement leurs revenus, affichant une hausse de 9,5% à 251,6 milliards de DH en 2021. Selon l’analyse de BMCE Capital Global Research, cette performance est attribuable à un rebond de l'activité des industries (+12,2%) combinée à une hausse du produit net bancaire des financières (+3,7%), ainsi qu'à l’amélioration des primes émises brutes du secteur assurances & courtage (+9,1%).
Dans le détail, les sociétés industrielles affichent un chiffre d’affaires de 162,2 Mds de DH, grâce principalement à une appréciation des ventes du secteur des matériaux de construction, à l'instar notamment de TGCC (+61,7% à 3,7 Mds de DH), Sonasid (+42,5% à 4,5 Mds de DH) et LafargeHolcim Maroc (+4% à 8,2 Mds de DH), explique BKGR dans son rapport «Earning» au titre du quatrième trimestre 2021.
Il s’agit également de la bonne tenue des opérateurs gaziers, essentiellement TotalEnergies (+45,9% à 12,9 Mds de DH) qui a profité de la hausse des écoulements de gaz dans un contexte de reprise graduelle des cafés, hôtels et restaurants (CHR) et du redémarrage de l’activité des industriels ainsi qu’à un effet prix favorable induit par la flambée des cours du pétrole brut. Dans le secteur minier, Managem a vu ses revenus grimper de 57,1% à 7,4 Mds de DH, suite essentiellement à la commercialisation de l’or de la mine de Tri-k, qui a atteint son rythme de croisière en contribuant à hauteur de 38% du chiffre d’affaires ainsi que la consolidation de la production du cuivre.
De leur côté, les financières affichent un PNB de 68,9 Mds de DH, provenant principalement de BCP, suite à la progression de 6,8% de sa marge d’intérêt et de 5% de sa marge sur commissions, tirée essentiellement par la banque au Maroc et les filiales métiers, fait remarquer le document, ajoutant que Bank Of Africa et Attijariwafa bank ont contribué fortement également à cette évolution, en enregistrant des hausses respectives du PNB de l’ordre de 547 MDH et 522 MDH.
Le chiffre d’affaires du secteur assurances & courtage s'élève à 20,5 Mds de DH, profitant de la bonne tenue de l’activité Vie (+15,9%) observée chez l'ensemble des opérateurs cotés et la progression de 5,5% de la branche non-Vie à 12,8 Mds de DH, provenant principalement de Saham Assurance. Les principaux contributeurs à la progression du CA en 2021 sont les matériaux de construction (+4,89 Mds de DH), suivis du secteur gazier (+4,07 Mds de DH) et de l’industrie minière (+ 2,56 Mds de DH). A l’inverse, les télécoms plombent l’évolution des revenus cumulés à hauteur de -979 MDH, compte tenu de la mauvaise orientation des revenus Mobile au Maroc.
Managem vedette du T4
Au seul quatrième trimestre 2021, les revenus de la cote boursière s’apprécient de 12,4% en glissement annuel à 66 Mds de DH, recouvrant la bonne dynamique des valeurs industrielles (+16,1%), portée essentiellement par l’orientation favorable de l’activité des distributeurs d’hydrocarbures, la reprise de l’activité du secteur de la construction et les bonnes performances commerciales de Managem (+93,7%). Il s’agit en outre de la hausse de +5,6% du PNB des financières à 17,4 Mds de DH, liée principalement à la bonne tenue des réalisations d’Attijariwafa bank au T4-2021 et de BCP, ainsi que de la progression de +4,7% des assurances & courtage à 4,5 Mds de DH due à la bonne performance d’AtlantaSanad.
Dette nette
Au volet bilanciel, la dette nette des valeurs cotées (hors financières) s’allège de 12,1% à 52,9 Mds de DH à fin 2021. Par contributeur, l’opérateur historique polarise 27% de l’encours global, suivi par les immobilières avec 17%, Taqa Morocco (13%) et des opérateurs BTP avec 11%. En ce début d’année 2022, les cours des principales matières premières sur lesquelles le marché actions est exposé poursuivent leur tendance haussière. A l’origine, les perturbations des chaînes logistiques à l’échelle mondiale et les conséquences du conflit entre les pays occidentaux et la Russie. Cette situation profite particulièrement aux minières et aux industriels locaux. Ces derniers bénéficieraient d’un gain de PDM considérable face aux importations.