Marc Touati a dressé un tableau global des risques qui peuvent peser sur le secteur à l’occasion des Rendez-vous de Casablanca de l’assurance.
Par A. Hlimi
L'économiste Marc Touati n’a pas manqué de féliciter le secteur des assurances marocain pour sa robustesse à l’occasion d’une intervention à distance lors des Rendez-vous de Casablanca de l’assurance. Justement, l'assurance, comme l'a souligné l'orateur, joue un rôle clé dans des économies qui rencontrent plusieurs défis. Elle offre protection et stabilité, permettant ainsi l'investissement et l'innovation.
«La crise financière globale et la pandémie de coronavirus ont éprouvé le secteur, mais malgré les prédictions alarmistes, les entreprises sont restées debout, prouvant la capacité du secteur à transformer les crises en opportunités», constate-t-il.
L'expérience montre que les règles fondamentales de l'économie ne changent pas, et que le risque est proportionnel au rendement. Cet adage simple guide les conseillers financiers, explique Touati : des rendements élevés impliquent des risques accrus. Cependant, l'intervention a également mis en lumière les erreurs passées, comme la crise des subprimes, où la règle a été ignorée, entraînant des conséquences désastreuses. Aujourd'hui, un autre risque se profile à l'horizon : la gestion de la dette publique et l'inflation.
Depuis 2015, l'émission excessive de monnaie par les Banques centrales, sans contrepartie réelle, a conduit à une augmentation de la dette. Cette politique peut menacer la stabilité financière et économique à long terme. L’expert a également évoqué les défis géopolitiques et climatiques qui pèsent sur l'économie mondiale : «la croissance infinie dans un monde fini n'est pas soutenable; toutefois, la décroissance n'est pas une option viable non plus, car elle pourrait entraîner une baisse dramatique du niveau de vie, en particulier dans les pays émergents».
La solution réside dans l'optimisation et l'innovation technologique, permettant la création de richesse sans nuire davantage à la planète. Le secteur de l'assurance, en collectant des fonds et en finançant des investissements à long terme, peut jouer un rôle déterminant dans le soutien de cette croissance soutenable. Enfin, l'intervenant a insisté sur la nécessité d'une formation continue dans le secteur pour anticiper et gérer les risques futurs.
La morale du discours était claire : malgré les obstacles, il existe toujours des chemins vers le progrès. La persévérance et l'adaptabilité sont cruciales, et avec une gestion prudente et éclairée, le secteur de l'assurance peut non seulement survivre mais aussi prospérer, soutenant ainsi la croissance économique et contribuant au bien-être général.