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CAN 2025 - Mondial 2030 : les impacts sur l’économie et les marchés financiers

CAN 2025 - Mondial 2030 : les impacts sur l’économie et les marchés financiers

Le gestionnaire d’actifs Sogécapital Gestion (SKG), qui avait en juin eff ectué une première mesure d’impacts d’une potentielle attribution de la Coupe du monde sur l’économie marocaine, a actualisé ses données à l’occasion du choix de la FIFA de retenir le dossier du trio Maroc, Espagne, Portugal comme candidature unique.

Pour l’édition de 2030, SKG a essayé de quantifier l’enveloppe budgétaire que le Royaume devra mobiliser pour faire face à ses investissements, intégrant un certain nombre d’hypothèses, notamment celles relatives à la modernisation des normes de construction, aux effets de l’inflation et aux attentes plus importantes en termes de budget suite à l’édition de Qatar 2022. Tenant compte de la moyenne du coût d’organisation d’une Coupe du monde, et des prévisions du gestionnaire d’actifs, ce dernier pourrait se situer entre 15 et 20 milliards de dollars pour le trio MarocEspagne-Portugal.

La part du Maroc dans ce budget d’organisation devrait se situer aux alentours de 5 à 6 milliards de dollars (soit entre 50 – 60 milliards de dirhams). «Il ressort de nos analyses que le solde budgétaire pourrait se détériorer légèrement, mais que le financement devrait se faire sans pressions supplémentaires sur les finances publiques. En revanche, nous devrions enregistrer un creusement à court terme du déficit du compte courant en raison de l’augmentation des importations de produits finis et semi-finis. Cette tendance devrait se renverser à moyen long terme grâce notamment à l’augmentation des recettes touristiques», explique le gestionnaire d’actifs.

Financement du coût total d’organisation

Pour l’Asset manager, le coût total de construction des stades et centres d’entrainement devrait être supporté intégralement par l’État dans son budget sur l’horizon 2024-2030  : soit une enveloppe de 25 milliards de DH Le financement des projets relatifs à l’infrastructure et au réseau de transport devrait être supporté par les SEGMA à travers des crédits bancaires et/ou recours au marché de la dette privée pour un montant estimé à 17 Mds de DH. SKG prévoit également des prêts concessionnels extérieurs, et des dons/ aides d’autres pays pourraient avoir lieu afin de financer les autres coûts inhérents à l’organisation pour quelque 10 Mds de DH.

Pour ce qui est des impacts macro, le financement du solde budgétaire devrait se faire sans pressions haussières sur les taux sur l’horizon 2024-2030; le compte courant devrait se creuser sur l’horizon 2030 en lien avec l’augmentation des importations de produits finis et semi-finis (aux alentours de 25 Mds de DH, soit 1,5% du PIB). Pour les crédits, la situation est profitable pour le secteur bancaire, à travers le financement de projets de construction et d’infrastructures.

Bourse : les secteurs gagnants

SKG s’est également penché sur les impacts sur le marché boursier, en mettant en avant quelques secteurs qui devraient profiter de cette co-organisation. «Concernant la Bourse de Casablanca, le bilan de l’organisation de la Coupe du monde sera largement positif. Les secteurs Bancaire et BTP devaient profiter largement de l’effort d’investissement dans les infrastructures et la capacité hôtelière», précise-ton. Le secteur BTP serait drivé pendant plusieurs mois, voire des années par les projets d’envergure (stades, infrastructures, routes, etc.), renforçant ainsi le taux d’utilisation des opérateurs. Les capacités installées pour la production de ciment (22 MT contre 14 MT de consommation actuelle) et fer à béton seraient suffisantes par rapport à la demande.

Les différents projets devraient accroître le carnet de commandes des sociétés du BTP cotées en Bourse. Le secteur bancaire devrait profiter de l’organisation de cette Coupe du monde à travers la hausse de l’encours des financements bancaires dédiés aux projets d’infrastructure (construction des hôtels et autres infrastructures); la bonne dynamique des autres secteurs (transport, tourisme...) devrait profiter également au secteur bancaire et l’augmentation de l’utilisation des services bancaires : opérations de change, retraits, paiements électroniques, etc. L’organisation de cette Coupe du monde devrait impacter positivement le secteur touristique marocain sur le court et moyen terme grâce à un flux de touristes significatif pour l’année de l’organisation de la compétition et les années qui suivront, et une amélioration de l’offre hôtelière nationale pour atteindre les objectifs du secteur touristique à moyen et long terme.

Le secteur télécoms devrait bénéficier de l’organisation de cette Coupe du monde à travers la hausse du trafic voix et data, ainsi qu’une amélioration des taux de pénétration au niveau national et des investissements pour l’extension et l’amélioration des infrastructures réseau du pays ainsi que l’accélération de la mise en place de la 5G. Cet exercice d’«assessment» des impacts de l’organisation de la Coupe du monde 2030 sur l’économie marocaine sera enrichi et mis à jour au fur et à mesure des chiffres et publications futurs, conclut SKG.

 

Un projet de financement de 650 M€ de la BAD pour préparer le Mondial 2030
La Banque africaine de développement (BAD) veut soutenir les préparatifs du Maroc pour la Coupe du monde 2030, à travers un financement de 650 millions d’euros (M€), a récemment annoncé son président, Akinwumi Adesina. «Pour soutenir les préparatifs du Maroc pour la Coupe du monde 2030, la BAD soumettra prochainement, pour approbation, un projet de financement de 650 millions d’euros pour le développement des infrastructures ferroviaires et aéroportuaires, renforçant ainsi la compétitivité du Maroc dans ce domaine», a-t-il dit. Réaffirmant le soutien continu de la banque aux réformes structurelles du Maroc, Adesina a aussi rappelé que le Royaume est le principal partenaire de l’Institution, avec un portefeuille actif de 37 projets totalisant 3,6 milliards de dollars, couvrant des secteurs stratégiques tels que les infrastructures, l’énergie, l’eau, l’assainissement et le secteur privé. Et de soutenir : «Cette année, la BAD a approuvé un financement de 1,5 milliard de dollars pour le Royaume, reflétant l’importance de ce partenariat».

 

 

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