Profitant d'une structure bilancielle à base de dépôts gratuits essentiellement, les banques enjambent facilement le cycle restrictif de Bank Al-Maghrib. Cela leur permet même de faire plus de marges.
Les banques marocaines profitent de la hausse du taux directeur pour se refaire des marges. Il n y a qu'à voir leurs réalisations au premier trimestre où la marge d’intérêt, qui représente le différentiel entre le coût des ressources et le prix du crédit, s'est améliorée de 12%. Ceci est rendu possible grâce à la structure bilancielle des banques, majoritairement constituée de ressources gratuites à plus de 75%. Sur le reste, notamment sur la dette de marché, ces dernières ont dû faire face aux conséquences du resserrement monétaire. A titre d'exemple, les taux assortissant les émissions des certificats de dépôt ont poursuivi leur hausse au premier trimestre de 2023 à des niveaux entre 20 et 30 points de base.
Pour ce qui est des taux créditeurs, ils ont connu une augmentation trimestrielle de 14 points de base à 2,38% en moyenne pour les dépôts à 6 mois alors que les dernières données disponibles relatives au mois d’avril indiquent une baisse mensuelle du taux des dépôts à 6 mois de 6 points de base à 2,43% et une hausse de celui des dépôts à 12 mois de 34 points à 2,92%.
Globalement, le coût de financement des banques s’est accru de 7 points de base seulement par rapport au quatrième trimestre 2022. Et bien que faible, cette progression est inhabituelle car il faut remonter au troisième trimestre 2018 pour retrouver un tel niveau de variation d'un trimestre à l'autre.
Pour plusieurs observateurs, les trois dernières hausses du taux directeur opérées par la Banque centrale devraient globalement profiter aux banques à moyen terme. Et quand bien même la pause actuelle est maintenue sur le reste de l'année, l'amélioration des revenus des activités de marché compenserait le manque à gagner sur la marge d'intérêt. Autant dire que le secteur ressort gagnant des décisions de BAM.
Par A.H